Ils doivent réparer !
La LPO engage un combat historique en justice contre les géants de l’agrochimie
La force de la LPO réside dans sa couverture territoriale et son maillage de proximité permettant l'implication conviviale et militante de nombreux citoyens dans les activités et les combats menés par l'association en faveur de la biodiversité.
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Pourquoi les pics tambourinent et percent nos volets ?
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Grise mine
© Fabrice Cahez
La Perdrix grise est un gallinacé sauvage de taille moyenne, reconnaissable au plumage grisâtre marqué de stries brunes sur les flancs qui lui assure un camouflage mimétique dans les plaines agricoles. Le mâle se distingue par une large tâche marron en forme de demi-cercle sur le ventre. Essentiellement granivore, cette espèce sédentaire vit en général au sein de petits groupes familiaux, le plus souvent à proximité de champs de céréales. Le nid est une dépression au sol garnie de végétaux et de plumes, bien dissimulée dans la végétation basse, où la femelle couve une quinzaine d’œufs. Cette grande craintive préfère courir pour se mettre à l’abri plutôt que s’envoler.
En à peine 40 ans, les populations de perdrix grises se sont effondrées de près de 90% en Europe. En cause : l’hybridation avec les individus élevés puis relâchés pour la chasse, la mécanisation de l’agriculture, et surtout l’usage massif de pesticides. Six graines enrobées d’imidaclopride, l’insecticide néonicotinoïde le plus utilisé en France jusqu’à son interdiction en 2018, suffisent à tuer net une perdrix. La plupart des oiseaux des zones agricoles ont connu un déclin similaire, notamment les insectivores qui pâtissent de la raréfaction de leurs proies, décimées par cet impitoyable poison.
C’est pour faire reconnaître ce préjudice écologique considérable que la LPO et Intérêt à Agir ont assigné en justice les principaux industriels de l’agrochimie responsables de la production et de la distribution de l’imidaclopride. Après 4 ans de procédure, la Cour de cassation vient enfin de déclarer notre action judiciaire recevable et non prescrite. Un procès aura donc bien lieu pour faire entendre le droit face au silence de nos campagnes !