Que faire en cas de découverte d'un jeune animal sauvage ?

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Étant rarement abandonné, il est souvent préférable voire indispensable de le laisser où il est. On vous explique pourquoi.

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) - Crédit photo : Geffroy

Comme pour les humains, les jeunes oiseaux, renards, lièvres, chevreuils, etc. s'émancipent à « l'adolescence » et s'éloignent progressivement de leurs parents. Ils ne sont pas pour autant abandonnés : dans la plupart des cas les parents se trouvent aux alentours, partis à la recherche de nourriture ou attendant qu'un potentiel danger se soit éloigné (nous ! par exemple…).

Il s'agit d'un oisillon ?

La reproduction des oiseaux commence au printemps. Après quelques jours ou semaines les jeunes oiseaux se retrouvent vite à l'étroit et peuvent s'aventurer au sol, à la merci des dangers. Mais attention, ne le ramassez-pas systématiquement !

Quelques conseils pour bien agir

  • Conservez vos distances avant d’aller vers lui et posez-vous certaines questions : Est-il blessé ? En danger ? L’oiseau vient peut-être de tomber du nid, est-il seul ?
  • Si l’oisillon est bien emplumé (presque volant), sautille de branche en branche, volète au-dessus du sol mais ne semble pas pouvoir s’envoler, il peut soit avoir quitté son nid trop tôt ou être à quelques jours de son envol. Laissez faire ses parents. S'il se trouve en un lieu particulièrement exposé (chats, routes…) essayez de le mettre en sûreté sur une branche, un muret, dans une haie, un buisson… et à proximité de l'endroit où vous l'avez trouvé. Il ne lui faudra que peu de temps avant de pouvoir atteindre seul les hautes branches. Si vous l'avez déjà recueilli, remettez-le vite où vous l'avez trouvé.
  • Si nécessaire, mettez-le à l’abri des dangers ou replacez-le dans le nid. Les oiseaux, contrairement aux mammifères, ont un odorat très peu développé. Aussi, sachez que le fait de les toucher n’entraînera aucun rejet par les parents.
  • Pour un oisillon en duvet ou peu emplumé : si son nid est intact, replacez-le dedans. Si son nid est détruit ou introuvable, essayez d'en créer un de substitution au même endroit, à l’aide d’un carton par exemple.

Comment replacer un oisillon dans un nid de substitution ?

Nous adaptons parfois la méthode de replacement en fonction des espèces découvertes, mais nous vous conseillons celle décrite ci-après qui fonctionne avec du matériel que vous trouverez facilement chez vous.

Pour mettre en sécurité un oisillon, vous aurez besoin d’un contenant à bords hauts (3 fois la taille de l'oiseau) : carton, cagette large, panier en osier…, d’une litière : papier journal, essuie-tout, serviette de toilette… et d'une corde ou de la ficelle solide que vous pouvez tresser en entortillant plusieurs.

  • Ouvrez le carton et placez la litière au fond.
  • Accrochez la corde en forme d’anse de panier sur le dessus ou faire 4 trous en rectangle sur un côté avec une ficelle en bas qui ressort vers l'extérieur et une autre en haut pour ensuite encercler le tronc (en plus d'être stable, on peut régler la hauteur).
  • Placez l’oisillon dedans.
  • Fixez le contenant au tronc ou suspendez-le, par exemple, au bout d’une branche fine, à 1m30 de hauteur au minimum dans un rayon de 20m autour du lieu de découverte. En l’absence d’arbre, vous pouvez déposer ou accrocher le contenant à un volet, sur le bord d’une fenêtre, sur une table, sur un toit... en évitant le plein soleil. Veillez aussi à ce que ce nouveau « nid » soit stable (suspendu à une branche mais stabilisé avec le tronc ou une autre branche).

Attention, le contenant doit rester ouvert afin que les parents puissent venir nourrir l’oisillon à l’intérieur. L’oisillon sortira de lui-même lorsqu’il aura la masse musculaire suffisante pour se mettre à l’abri. Ne mettez ni eau, ni nourriture. L’utilisation du carton est une bonne solution mais attention à la pluie et à l’humidité qui risque d’anéantir votre sauvetage. La cagette ou le panier en osier sont quant à eux plus solides dans le temps. N’hésitez pas à les combiner !

Pour plus d'informations, consultez notre page conseil dédiée aux jeunes oiseaux.

Comment savoir si les parents viennent les nourrir ?

Bien sûr, il n'est pas facile de le savoir : On ne peut pas toujours rester des heures pour les voir… Dans ce cas, prêtez attention aux indices qui indiqueraient leurs passages : les fientes ! S’il y en a autour, c'est signe qu'il y a des adultes qui assurent le nourrissage. Quant aux fientes du poussin, elles doivent rester noires et blanches. C’est le signe qu'il est nourri. Si les fientes tirent sur le vert, cela signifie que l’oisillon tient grâce à ses réserves, et dans ce cas contactez un centre de sauvegarde proche de chez vous qui vous conseillera.

Il s'agit d'un mammifère ?

Certaines espèces tels que les lièvres d’Europe, les chevreuils cachent leurs petits dans les herbes hautes des prairies. Ceux-ci restent alors immobiles, à l’endroit exact où leur mère les a laissés. Il ne faut alors surtout pas les récupérer, ni même les toucher !

Néanmoins, un jeune mammifère qui se déplace au sol doit être surveillé, en prenant soin de rentrer les animaux domestiques. S’il s’agit d’un jeune écureuil et que la femelle adulte est visible, il est préférable de remettre le jeune dans l’arbre et de veiller à ce que sa mère le récupère. Une femelle reprend généralement en charge l’élevage de ses jeunes même après un léger dérangement ou une manipulation.

Les hérissons ne s’enfuient pas toujours à l’approche d’un homme mais se roulent en boule. Il ne faut donc pas systématiquement les récupérer ! Pour vous aider, voici quelques conseils.

Pour plus d'informations, consultez notre page conseil dédiée aux mammifères.

Devenir rapatrieur pour la faune sauvage

Lorsqu'un animal sauvage est blessé, il est vital qu'il rejoigne au plus vite un centre de sauvegarde. Renforcez le maillage territorial, devenez bénévole rapatrieur !

Le bénévole rapatrieur intervient en fonction de ses disponibilités et de son secteur d’activité entre le lieu de découverte et le centre de soins ou un point relai pour qu’un autre bénévole termine le trajet si l’acheminement jusqu’au centre n’est pas possible. Sa mission est de transporter avec son propre véhicule les animaux déjà placés dans un carton par le découvreur.

Tous les trajets sont importants afin de transporter au plus vite les animaux en détresse, qu’ils s’agissent de trajets habituels quotidiens, hebdomadaires ou ponctuels vers son lieu de travail, d’activité personnels, etc.

Consultez nos offres de bénévolat en choisissant le ou les départements qui vous correspondent. Une fois que vous vous serez inscrit, l’association locale LPO ou le centre de soins vous contactera pour enregistrer vos trajets, votre secteur d’intervention et vos disponibilités.

Besoin de nous contacter ?

Si vous avez le moindre doute, vous pouvez poser votre question à notre robot de Tchat ou contacter la LPO au 05 46 82 12 34.