Renard roux

Conseil Biodiversité
Renard roux

Renard roux © Fabrice Cahez

Description

De taille moyenne, avec des pattes relativement courtes et minces, le renard roux a un pelage très fourni, plus dense en hiver, et présentant de grandes variations de coloration selon les individus ou la région. Au printemps, ses poils tombent par plaques, lui conférant un aspect miteux. Son museau est effilé, sa queue est longue et touffue, et ses oreilles triangulaires et proéminentes sont noirâtres aux extrémités. 

Taille

  • Tête et corps : 58 à 90 cm
  • Queue : 32 à 49 cm

Poids

  • 5 à 7 kg

Longévité

  • 2 à 6 ans

Mâle et femelle

Le mâle est légèrement plus gros que la femelle.

Juvénile

Les jeunes naissent aveugles et le restent durant une quinzaine de jours. Leur allaitement dure un mois et ils atteignent leur maturité sexuelle vers 10 mois.

Voix

Aboiements rapides et variations de hurlements.

Jeunes renards roux

© Fabrice Cahez

Répartition

Le Renard roux est présent dans toute l’Europe sauf l’Islande, en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique du Nord, et en Australie.

Dans nos régions

En Île-de-France

Maître goupil est le seul canidé sauvage présent en Ile-de-France.

Hivernage

Le Renard n’hiberne pas. Sa fourrure s’épaissit, ce qui lui permet de survivre malgré le froid, et son odorat et son ouïe lui permettent de trouver du gibier même sous la neige. Durant l’hiver, les couples de renards peuvent se séparer, notamment quand le gibier se fait rare, mais ils se retrouvent après l’hiver pour se reproduire et élever leurs petits.  

Alimentation

L’alimentation est variée selon la région et la saison. Proies vivantes : mammifères, oiseaux, batraciens, mollusques, insectes. Comme tous les prédateurs, le renard puise d’abord parmi les espèces les plus abondantes ou les plus faciles à capturer : animaux malades, blessés ou âgés. Il consomme aussi des charognes et enterre souvent les restes de repas. C’est également un amateur de fruits et baies en automne. 

Végétaux : Fruits et légumes selon la saison, la région et la zone (rurale ou urbaine)  

Animaux : Insectes, rongeurs, charognes, volailles (poule, faisan) 

Comportements

Le Renard creuse très rarement son terrier lui-même. Soit il élit domicile dans une ancienne galerie de Blaireau, soit il aménage à sa taille celle du Lapin de garenne. L’emplacement choisi se situe fréquemment à flanc de coteau, mais il n’est pas rare d’en trouver en terrain plat, dans les haies épaisses ou les boqueteaux. On distingue généralement trois types de résidences : le terrier d’habitation, régulièrement occupé, le terrier-refuge, fréquenté occasionnellement, et le terrier de mise bas des femelles. Le terrier d’habitation comprend habituellement plusieurs chambres, dont « la fosse » servant à stocker les réserves alimentaires, « le donjon » où les animaux se reposent et « la maire », poste d’observation situé près de la sortie principale. Le terrier-refuge, où le Renard se replie en cas de danger, n’est souvent qu’un simple trou, sommairement aménagé, pourvu d’une ou de deux entrées dissimulées sous les ronces ou dans les buissons. Enfin, le terrier de mise bas, élaboré avec soin par la femelle, est le plus souvent implanté dans un endroit retiré. 

Renard dans les hautes herbes

Renard roux © Fabrice Cahez

Reproduction

Le rut a lieu le plus souvent en janvier-février, mais peut débuter 1 mois plus tôt en Europe méridionale et se prolonger 1 mois plus tard en Europe septentrionale. Après une gestation de 51 à 53 jours, la Renarde met au monde de 3 à 5 petits en moyenne. Ceux-ci sont déposés au fond du terrier de mise bas sur un matelas d’herbes sèches tapissé de poils. Ils ont les yeux clos pendant une quinzaine de jours. Leurs oreilles sont tombantes, et leur pelage est gris fumé. L’allaitement dure environ 1 mois, mais à partir de la 3e semaine, la mère leur régurgite de la nourriture. Vers 1 mois et demi, aidée par le mâle, elle leur apporte de menues proies. Plus tard, les jeunes apprendront à maîtriser les petits animaux apportés vivants par les parents. A 2 mois, les renardeaux sont déjà vigoureux et, délaissant l’ombre du terrier, ils viennent s’ébattre au soleil. La mère participe parfois à leurs jeux. En cas de danger, elle émet un aboiement sourd, provoquant aussitôt la ruée des jeunes sous terre. Au début de l’été, revêtus de leur pelage roux, ils partent en chasse avec leur mère. Indépendants vers l’âge de 4 mois, ils demeurent pourtant au terrier familial jusqu’à l’automne et acquièrent leur maturité sexuelle vers 10-12 mois. 

Habitat

Bien que préférant les régions boisées, entrecoupées de prairies et de champs cultivés, le Renard s’adapte pratiquement à tous les milieux. Il peut se rencontrer aussi bien sur les dunes du littoral que dans les banlieues des grandes métropoles où il visite les décharges et squattérise les canalisations, les baraquements ou les caves. 

Population

Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de chiffre stable permettant d’évaluer la population de renards roux en France ou en Europe.  

Survie et prédation / Menaces

En dehors de l'homme, les principaux prédateurs du Renard roux sont le Lynx, le Loup et le Cougar.

Renard qui marche dans l'eau

Renard roux © Jean-Luc Pinaud

Statut

Le renard est une espèce chassable qui peut être tuée en nombre illimité par tout détenteur d’un permis sur l’ensemble du territoire entre les dates officielles d’ouverture et de fermeture de la chasse, soit entre début septembre et fin février. Plus d’un demi-million de renards sont ainsi abattus en France chaque année par toutes formes de chasse : tir, piégeage, chasse à courre, battues administratives et vènerie sous terre, une pratique de déterrage particulièrement cruelle.

Le renard est également classé ESOD (Espèce susceptible d’occasionner des dégâts) dans 88 départements. Cela signifie qu’il peut faire l’objet d’actes de destruction toute l'année par les particuliers ou à la demande du maire ou du préfet par battues administratives. C’est le préfet de chaque département qui détermine les espèces qui peuvent être classées nuisibles localement.

Les faux procès se multiplient pour tenter de justifier l’injustifiable. Les renards sont accusés de véhiculer l’échinococcose alvéolaire alors que différentes études montrent que leur élimination est inutile pour stopper cette maladie parasitaire transmissible à l’homme, voire qu’elle favorise sa progression. La rage, officiellement éradiquée du territoire français en 2001, reste même parfois évoquée. On brandit le danger d’explosion démographique alors que les populations de renards, comme tous les prédateurs, s’autorégulent en fonction du nombre de proies et de territoires disponibles. Quant aux poulaillers, de solides clôtures permettent aisément d’en éloigner l’animal. En réalité, les chasseurs ne cachent pas qu’ils cherchent surtout à éliminer la concurrence car les renards s’attaquent volontiers aux proies faciles que représente les millions de faisans, perdrix et autres lapins et lièvres élevés dans des conditions déplorables avant d’être relâchés dans la nature pour leur servir de gibier dominical.

Un rôle utile

Alors que sa chasse est désormais interdite dans la quasi-totalité des autres pays d’Europe de l’Ouest, le renard représente un allié précieux pour les agriculteurs. Chaque année, un individu est capable de capturer jusqu’à 6000 petits rongeurs, notamment des campagnols, qui détruisent les cultures et permet en ce sens d’éviter l’utilisation de produits toxiques couteux et néfastes à l’environnement. De plus, ce charognard limite les risques épidémiques en participant à l’élimination des animaux malades et des cadavres. Des études scientifiques ont montré que la diminution des populations de renards, ainsi que d’autres prédateurs de micromammifères comme la martre, le putois ou le blaireau avait pour effet de faciliter la propagation des maladies transmises par les tiques présentes sur leurs proies (campagnols, mulots, écureuils, etc.), telle que la borréliose de Lyme dont l’incidence augmente en France. 

Cohabiter avec le Renard

Malgré son caractère plutôt timide et méfiant, il se peut qu'un Renard vienne s’aventurer dans votre poulailler et s'attaque à quelques poules pour se nourrir. Bien heureusement, il existe de nombreuses solutions très faciles à mettre en place, que vous pourrez retrouver dans notre fiche médiation à télécharger ci-dessous !

Dans nos régions

En Bourgogne-Franche-Comté

La LPO BFC participe au projet CARELI (CAmpagnols REnard LIèvre) qui vise à évaluer, avec un ensemble de partenaires et acteurs, de la gestion de la faune sauvage (agriculteurs, chasseurs, naturalistes), l’impact du statut protégé versus ESOD de l’espèce sur ses populations, celles de ses proies, les dégâts aux poulaillers et autres dommages aux activités humaines, ainsi que la transmission de zoonoses. Pour permettre cette expérimentation, le renard est protégé dans 30 communes du Doubs durant le temps du projet (à minima 7 ans). Les discussions entre les différents acteurs et le Préfet ont également permis de déclasser le Renard des ESOD dans 117 communes du Doubs où au moins un agriculteur réalise une lutte raisonnée contre le campagnol terrestre. En résumé, la LPO BFC participe au débat et à une étude visant à rationaliser et à évaluer la gestion actuelle des populations de renard roux.