La Bécassine des marais est un petit limicole typique des habitats marécageux européens, reconnaissable à son plumage brun mimétique et son long bec droit. Avec à peine une cinquantaine de couples recensés, sa population reproductrice française est extrêmement fragile. Plus de la moitié sont localisés dans le site Natura 2000 du bassin du Drugeon (Doubs), l’une des plus grandes zones humides d’altitude françaises avec plus de 2 000 hectares de tourbières, lac, marais, ruisseaux et forêts de qualité écologique exceptionnelle.
Les bécassines restent pourtant chassables en France de début août jusqu’à la fin janvier, quand la présence massive d’individus migrateurs fuyant les grands froids du nord de l’Europe fait exploser les effectifs tricolores. Bien qu’aucune comptabilité officielle ne soit disponible, il est estimé qu’environ 200 000 bécassines sont tuées chaque année dans notre pays.
Dans le Doubs, s’abstenir
Face à cette situation très préoccupante, la LPO demande à l’Etat la mise en œuvre urgente des mesures suivantes :
- Interdiction de chasser la Bécassine des marais, ainsi que la Bécassine sourde difficile à différencier, sur le bassin du Drugeon. La LPO Bourgogne-Franche-Comté invite notamment les citoyens à réclamer cette mesure en participant avant le 16 mai 2025 à la consultation publique sur le projet d'arrêté préfectoral fixant les dates d’ouverture de la chasse pour la campagne 2025-2026 dans le département du Doubs, qui prévoit d’autoriser le tir aux bécassines dans la vallée du Drugeon du 28 septembre au 31 janvier prochains.
- Restauration d’habitats favorables aux bécassines et renforcement du suivi des populations dans le cadre du Plan national de gestion de 5 espèces de limicoles prairiaux (Bécassine des marais, Vanneau huppé, Chevalier gambette, Courlis cendré, Barge à queue noire) attendu pour juillet 2025.
- Transparence rétroactive sur les 10 dernières années des prélèvements cynégétiques au niveau national pour mieux comprendre l'impact de la chasse sur la démographie des bécassines.
Alors que le gouvernement se vante de conduire une politique favorable à la biodiversité, il est inacceptable d’autoriser le tir des bécassines dans l’un des derniers sites français où elles parviennent encore à se reproduire. J’en ai avisé le Premier Ministre et la Ministre de la Transition écologique, le sort de cette espèce à l’agonie leur appartient désormais.