Bécassine des marais

Conseil Biodiversité

Limicole de petite taille, elle se reconnaît facilement par son long bec (plus de deux fois la longueur de la tête), son dos foncé avec de grosses raies jaunâtres et un trait jaune médian sur la calotte. Elle pèse 80 à 180g, pour une envergure d’environ 43 cm.

Bécassine des marais

© JF. MAGNE / Corif - LPO Île-de-France

En automne et en hiver, elle se tient au bord des eaux douces, dans la végétation. Dans la journée elle se consacre au repos et à sa toilette. Les activités alimentaires sont plutôt réservées au crépuscule, où elle va souvent rejoindre, en troupe, des zones de gagnages (site de nourrisage). Pour se nourrir, elle s’avance lentement dans la vase, en tenant son bec très incliné. A chaque pas, elle sonde la boue, en enfonçant son bec aux deux tiers ou en entier, parfois même tête comprise. Elle récupère ainsi des insectes à l’état adulte ou larvaire, des vers, des sangsues, des petits mollusques, mais aussi quelques graines et divers fragments végétaux.

Trois bécassines des marais

© Y. Dubois / Corif - LPO Île-de-France

Dans ses grandes lignes, l’habitat en nidification est semblable à celui des sites d’hivernage, avec un couvert d’herbe plus compacte. La bécassine apprécie ainsi les marais, les prairies humides et les landes. De mars à juillet, Elle va mériter son surnom de « chèvre céleste » en pratiquant des vols à chevrotement. Elle s’envole en silence puis fait un circuit en volant à 40° les ailes étalées et la queue déployée. Ses rectrices (plumes de la queue) externes vont vibrer produisant un « houhouhouhou » caractéristique. Les deux sexes pratiquent ce type de vol, qui peut exceptionnellement se produire en dehors de la saison de reproduction. Sa signification est aussi bien sexuelle que territoriale, voir même une simple expression de l’excitation des oiseaux. Ainsi, pour charmer la femelle, le mâle utilise plutôt le vol en feston, il va prendre de la hauteur et se laisser descendre en planant avec les ailes relevées en V et arquées, souvent en se jetant d’un côté sur l’autre, voir en se renversant sur le dos. Si la femelle est intéressée, elle s’envolera à son tour... Après l’accouplement c’est la femelle qui choisira l’emplacement de son nid, qui se trouve au sol, garni d’herbes et de feuilles sèches. Elle y pondra quatre oeufs qu’elle couvera seule pendant une vingtaine de jour, le mâle restant à proximité. Après l’éclosion, le couple se sépare, chacun prenant généralement en charge la moitié des jeunes. Le nid est donc abandonné dans la journée après la dernière naissance. Les parents nourrissent les petits pendant quelques jours puis au bout d’une dizaine de jours ils pourront se nourrir seuls. La famille se séparera dès les premiers vols.

Bécassines des marais

© D. Robert / Corif - LPO Île-de-France

En France l’espèce est une nicheuse rare (moins de 100 couples en 2010), essentiellement dans la moitié nord du pays. Ses sites de nidifications sont plutôt situés en Europe du Nord. Elle hiverne en nombre dans les régions à climat atlantique, en Camargue et dans les marais méditerranéens.

Espèce gibier, elle paye un lourd tribu à la chasse (274 910 individus en 1998-99 pour la France). En dehors de cette pression cynégétique, la principale menace qui se pèse sur elle est la disparition des zones humides. Si on lui laisse sa chance elle peut vivre une dizaine d’années.

Bécassines des marais

© JJ. Boujot / Corif - LPO Île-de-France

Dans nos régions

En Île-de-France

Mascotte de la RNR du Bassin de la Bièvre, la bécassine des marais est une migratrice et hivernante rare dans notre région. Elle a disparu des espèces nicheuses d’Ile-de-France depuis le milieu des années 90 (dernière nidification d’un unique couple à Triel-sur-seine en 1995).

Fiche rédigée par les adhérents de la LPO Île-de-France