Barge à queue noire

Conseil Biodiversité

 

Barge à queue noire

Barge à queue noire © Fabrice Croset

Cet élégant limicole (littéralement "oiseaux de rivages") mesure une quarantaine de centimètres de hauteur pour une envergure qui avoisine le double.

Grâce à ses longues pattes, il est parfaitement adapté aux herbages et aux vasières des zones humides. La Barge à queue noire (limosa limosa) est également dotée d’un bec droit très long avec lequel elle sonde l’eau à la recherche d’invertébrés (insectes, larves, mollusques, vers). Son régime alimentaire se complète de divers végétaux et notamment de baies et de graines.

Deux des trois sous-espèces de Barge à queue noires sont présentes en France. L’une se reproduit principalement en Islande et passe l’hiver sur le littoral atlantique des îles britanniques au Maroc. L’aire de nidification de la seconde s’étend de la Grande-Bretagne jusqu’à l’ouest de la Sibérie et du sud de la Norvège au centre-ouest de la France. Elle hiverne principalement en Afrique subsaharienne et plus occasionnellement dans le sud de l’Europe.

Une espèce vulnérable

C’est durant son parcours vers le continent africain que l’on peut apercevoir dès la fin août certains individus de Barge à queue noire en halte migratoire où ils fréquentent préférentiellement les milieux d’eau douce ou saumâtre : prairies humides et inondables, bordures d’étangs et de lacs, champs inondés. Au début mars, elles sont de retour lors de leur trajet inverse

Si la sous-espèce d’origine islandaise se porte plutôt bien, la Barge à queue noire dite "continentale" a vu ses effectifs subir un net déclin (moins 75% en 30 ans) à partir des années 1970. L’espèce est ainsi considérée comme quasi-menacée à l’échelle mondiale depuis 2007. L’intensification de certaines pratiques agricoles (mise en culture et drainage des prairies, artificialisation et fertilisation des herbages, intensification de l’élevage, fauches précoces) est le principal facteur de ce déclin sur les sites de reproduction.

La France est le seul pays qui autorise encore le tir de cette espèce menacée. Depuis 2008, la Barge à queue noire bénéficie toutefois d’un moratoire.

Fiche rédigée par Étienne Clément / LPO Champagne-Ardenne