L’hiver s’installe sur la campagne aquitaine. La lumière décline rapidement, et une route traverse la forêt comme une coupure nette dans le paysage. À cette heure, le paysage paraît abandonné. Aucun moteur, seulement le souffle du vent et les bruissements de la vie sauvage nocturne.
Aux abords d'une route, je cherche un passage pour rejoindre un sous-bois riche en nourriture de l’autre côté de la route. Je traverse, prudemment. Puis une lumière surgit plus vite que je ne l'avais imaginer. Un choc. Un bruit sec. Le sol contre mon flanc. Mon souffle est irrégulier. Mon corps s’alourdit.
Un second véhicule approche. Je tente de me redresser, en vain. Heureusement, la voiture ralentit, s’arrête plus loin... Je me souviens seulement de deux silhouettes s’approchant. Ils parlaient doucement, s’accroupissaient, vérifiaient que je respirais encore. J'étais apeuré... Et j'avais mal.
Quand mes sens sont revenus, j’étais dans un espace fermé, avec des odeurs inconnues. Des humains en blouses blanches se penchaient sur moi. Je percevais leurs gestes précis, leurs voix mesurées. Ils parlait d’un état de choc, de plaies aux pattes, d’une respiration difficile. Rien qui laisse un chevreuil envisager facilement le retour à la forêt.
Ils m’ont réhydraté, apporté les nutriments dont mon corps avait besoin et soulagé mes douleurs. Les semaines passaient, et un matin, je me suis redressé avec assurance.
Un mois plus tard, ils m’ont transporté dehors. À mes côtés, un autre chevreuil qui avait, lui aussi, reçu leurs soins. La cage s’est ouverte. J'ai hésité, j'ai levé la tête et j'ai reconnu l’odeur familière de la forêt. J'ai bondi, un peu maladroitement, comme lorsque j’étais un faon. En quelques secondes, je disparaissais entre les arbres.
Si j'ai pu retrouvé ma liberté, c'est grâce à vous. Vous permettez au centre de soins de continuer son action tout au long de l’année. Les modes de vie et les activités des humains ont des impacts sur la faune sauvage et de nombreux animaux sauvages arrivent comme moi, blessés ou affaiblis, au centre de soins. Sans aide, beaucoup n’auraient aucune chance de retourner à la vie sauvage.
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