Je neutralise les pièges potentiels pour la faune au jardin

Je neutralise les pièges potentiels pour la faune au jardin

Le jardin, aussi accueillant soit-il pour la vie sauvage, reste un endroit fortement anthropisé1. Il abrite bien des éléments artificiels qui peuvent constituer de véritables pièges mortels pour la petite faune sauvage sans qu’on s’en doute de prime abord : les baies vitrées, certaines cavités, des déchets ménagers ou encore les bassins et les abreuvoirs aux parois lisses ou abruptes. On vous donne ici les clefs pour protéger la faune et pour réapprendre à cohabiter avec elle.

 

Comment protéger son jardin de tous les dangers potentiels ?

Les points d’eau

Commencez par inspecter vos points d’eau : bassins, piscines, abreuvoirs, mares, etc. Si ces derniers présentent des parois lisses, abruptes ou sont profonds, ces points d’eau peuvent être mortels. L’eau est vitale pour la faune sauvage : elle en a besoin pour s’hydrater et se nettoyer. Ainsi, en venant profiter d’un point d’eau, les oiseaux, reptiles, mammifères, insectes et mêmes les amphibiens peuvent se retrouver piégés par une paroi lisse ou un bassin de jardin trop profond en tentant de lutter contre la noyade jusqu’à l’épuisement.

Jeune rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) mort par noyade dans un bassin aux bords lisses

Jeune rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) mort par noyade dans un bassin aux bords lisses © Bernard Compagnon

Pour neutraliser ce risque, dans vos bassins profonds (piscines ou autre), mettez en place une ou des rampes anti-noyades (voir notre Tuto) : une planchette de bois rugueuse, quelques branches attachées, ou bien encore un morceau de grillage récupéré. Tout système qui crée une rampe vers l’extérieur du bassin permettra aux animaux d’éviter la noyade. Il s’agit en quelque sorte d’une échelle de secours permettant à la petite faune de sortir librement. Pour des abreuvoirs de faible profondeur (coupelles, soucoupes), des pierres au fond et sur les rebords permettent à toute la faune de pouvoir en ressortir.

Les cavités pièges

Les poteaux métalliques creux ou tous autres contenants et conduits aux parois lisses et profondes sont de réels pièges : gouttières, seaux, conduits de cheminée, puits…
Pour tous ces pièges, il existe quelques astuces simples et rapides à mettre en place : placez un grillage pour le conduit de cheminée, comblez les orifices des poteaux creux avec des branchages ou bien un obturateur en plastique ou métallique, installez des crapaudines dans vos gouttières, retournez vos seaux, etc.

Consultez la fiche médiation sur les cavités pièges

Mésange poteau

Cette mésange bleue (Cyanistes caeruleus) risque de tomber et de rester coincée dans ce poteau creux © R.Collange - ASPAS

Les déchets ménagers

Les boîtes de conserve aux bords coupants, les bouteilles en plastique ou en verre peuvent attirer les insectes, lézards, petits mammifères en raison du sucre, de l’alcool ou des restes alimentaires… ils pénètrent dans ces contenants et peuvent y rester coincés.

Les filets de nylon (ou autres), filets de culture, ainsi que les filets alimentaires sont aussi des pièges dans lesquels les animaux peuvent se coincer et sous l’effet de la panique s’y enchevêtrer davantage sans réussir à se libérer. D’ailleurs, si vous installez des boules de graines+graisse en hiver pour les oiseaux, veillez à ne pas prendre de boules enveloppées dans des filets.
Faites un tour dans votre jardin pour repérer ces éléments et les retirer au plus vite !

Cannettes et boîtes aux bords coupants constituent des pièges mortels pour la faune

Cannettes et boîtes aux bords coupants constituent des pièges mortels pour la faune © Pixabay

Les baies vitrées

Les fenêtres, baies et toutes autres surfaces vitrées reflètent l’environnement et sont trompeurs pour les oiseaux qui les percutent à pleine vitesse. Les chocs peuvent être mortels.
Adoptez une ou la combinaison des solutions : apposez des silhouettes anti-collision (disponible à la boutique LPO) ou installez des rideaux…

Les clôtures

Nos jardins sont bien souvent délimités par des grillages et des clôtures qui entravent grandement la circulation de la faune sauvage. Bon nombre d’animaux sauvages entreprennent des déplacements de plusieurs kilomètres, que ce soit dans leur chasse nocturne (hérisson d’Europe) ou bien lors de migrations saisonnières (amphibiens). Il est alors important de veiller à ce que des passages existent entre les jardins tout en assurant qu’ils ne soient pas blessants. Par exemple, au moment de couper votre clôture pour créer un passage de 15x15 cm au niveau du sol, pensez à recourber les mailles vers le haut.

La prédation

Les corvidés, fouines, lérots et chats domestiques peuvent s’attaquer aux nichées. Sur votre terrain, il est important de favoriser les gîtes naturels et aménager son jardin pour accueillir la faune sauvage. Si toutefois vous voulez pallier au manque de cavités naturelles par la pose de nichoirs, veillez à ce que la hauteur de pose soit suffisamment haute (2 m), et que l’entrée du nichoir soit bien orientée au sud ou sud-est et pas face aux intempéries ni aux vents dominants (risque de noyade des nichées). De plus, dans la mesure du possible, il est important d’éviter tout support (branches latérales) ou perchoirs sur lesquels les prédateurs pourraient prendre appui.

Le chat domestique est malheureusement un des principaux prédateurs au jardin

Le chat domestique est malheureusement un des principaux prédateurs au jardin © Pixabay

Concernant les chats domestiques, le vôtre ou ceux du voisinage, il existe des solutions pour limiter sa prédation : pose de grillage « stop-chat » inoffensif pour le chat à placer autour d’un tronc d’arbre, pose d’un dispositif à ultrasonscollier coloré ou avec clochette, etc. Retrouvez l’ensemble des solutions sur cette fiche détaillée !

Faites le tour de votre terrain ou même balcon pour identifier ces menaces et les neutraliser. Si malgré votre vigilance, vous découvrez un animal en détresse, contactez le centre de soins le proche de chez vous (ou la LPO vous l’indiquera)

J’ai trouvé un animal en détresse, que faire ?

1 Sont qualifiés d’anthropisés tous les phénomènes qui peuvent être conséquents de la présence ou de l’action de l’être humain.

dernière mise à jour : 6 février 2024