Le chat domestique : compagnon fidèle, prédateur discret
Le chat domestique (Felis silvestris catus) est aujourd’hui l’animal de compagnie le plus répandu en France, avec près de 14 millions d’individus. Apprécié pour son indépendance et sa capacité à vivre en semi-liberté, il suscite néanmoins des préoccupations croissantes quant à son impact sur la faune sauvage. En effet, derrière son apparente douceur se cache un redoutable chasseur, dont les instincts peuvent mettre en péril l’équilibre des écosystèmes locaux.
Biologie et comportement
Carnivore opportuniste, le chat possède une anatomie parfaitement adaptée à la chasse : odorat développé, ouïe fine, vue nocturne, griffes rétractiles et corps souple. Même bien nourri, il conserve un instinct de prédation très actif. Son domaine vital varie de quelques centaines de mètres à plusieurs hectares, selon son mode de vie et la densité de population féline.
Les chats se répartissent en plusieurs catégories : chats de propriétaires (identifiés, stérilisés, soignés), chats libres (sous la responsabilité d’une commune ou d’une association), chats errants (non identifiés, nourris de manière irrégulière) et chats harets (redevenus sauvages). Ces derniers, en particulier, ont un impact écologique significatif.
Un impact réel sur la biodiversité
Selon les études menées par la LPO, la SFEPM et le MNHN, un chat domestique bien nourri peut capturer en moyenne 30 proies par an, contre 270 pour un chat errant et plus de 1 000 pour un chat haret. Les proies sont majoritairement des micromammifères (66 %), suivis des oiseaux (22 %) et des reptiles (10 %). En France, on estime que les chats tuent environ 75 millions d’oiseaux chaque année.
Cette pression de prédation s’ajoute à d’autres menaces pesant sur la faune (urbanisation, pollution, fragmentation des habitats), rendant la cohabitation entre chats et biodiversité de plus en plus délicate, notamment dans les zones semi-urbaines.
Des solutions pour une cohabitation harmonieuse
Il est possible de concilier la présence des chats avec la protection de la faune sauvage grâce à des gestes simples :
- Aménager son jardin : créer des zones refuges (haies, murets, herbes hautes), installer des mangeoires et nichoirs en hauteur et dans des zones dégagées.
- Limiter la prédation : garder son chat à l’intérieur lors des périodes sensibles (sortie des jeunes oiseaux, mauvais temps), utiliser des colliers avec clochettes ou collerettes colorées (type Birdbesafe®), et éviter de nourrir les chats errants.
- Effaroucher sans nuire : installer des dispositifs comme le Catwatch® (ultrasons), des grilles Stop Chat, des plantes répulsives (Coleus canina), ou des obstacles physiques (tubes PVC, grillages).
- Maîtriser les populations : stériliser les chats, contacter des associations pour la gestion des chats errants, et ne jamais abandonner son animal.
- Stimuler son chat : proposer des jeux, des meubles à griffer, ou des casse-têtes alimentaires pour canaliser son instinct de chasseur.
Une responsabilité partagée
La cohabitation entre chats et biodiversité repose sur la responsabilité des propriétaires et la sensibilisation du grand public. En adoptant des pratiques respectueuses, chacun peut contribuer à préserver la faune locale tout en assurant le bien-être de son compagnon félin.
Pour en savoir plus
- Consultez nos fiches Médiation Faune Sauvage et juridique en bas de page
- Regardez l'épisode 7 (saison 2) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Comme chiens et chats avec la faune sauvage.