Avec son envergure approchant les 3 mètres, le Gypaète barbu est le plus grand oiseau d’Europe. Reconnaissable à sa poitrine orangée et sa barbichette de plumes noires, ce charognard se nourrit presque exclusivement d’os et joue ainsi un rôle essentiel d’équarrisseur naturel des écosystèmes de montagne.
Victime de sa mauvaise réputation, l’espèce a bien failli disparaître du territoire français au cours du siècle dernier. Depuis bientôt 40 ans, la LPO et ses partenaires européens sont mobilisés pour éviter son extinction. Élevage, réintroduction, suivi par GPS, sensibilisation des acteurs locaux : autant d’actions coordonnées qui ont permis au casseur d’os de patiemment reconquérir les massifs tricolores, avec près d’une centaine de couples aujourd’hui répartis entre les Pyrénées, le Massif central, les Alpes, et la Corse.
Né en 1988 dans un centre d’élevage néerlandais, Balthazar fut le premier mâle réintroduit à se reproduire naturellement dans l’Hexagone en 1997, engendrant ensuite une lignée de plus de 45 descendants ! Disparu des radars depuis 2016 et présumé mort, le vautour a ressurgi cet automne en Haute-Savoie, affaibli par un plomb enkysté dans la patte, stigmate d’un probable acte de braconnage. À 37 ans, Balthazar devient le plus vieux gypaète jamais observé dans la nature. Désormais gardé en captivité après une tentative infructueuse de remise en liberté, le doyen peut espérer atteindre le demi-siècle.