Grâce à la convention du CNA (Comité National Avifaune), lignes électriques et oiseaux cohabitent de mieux en mieux

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Le renouvellement pour 6 ans du partenariat entre la LPO et les principaux gestionnaires du réseau électrique marque le succès d’un travail commun en faveur de la nature.

Cigognes blanches (Ciconia ciconia) nichant sur un pylône HTB aménagé

Cigognes blanches (Ciconia ciconia) nichant sur un pylône HTB aménagé – Crédit photo : Cécile Rousse / LPO

C’est vendredi dernier que les opérateurs Enedis (ex ERDF), RTE (Réseau de Transport d’Electricité) et les associations LPO et FNE, ont renouvelé la convention constitutive du CNA (Comité National Avifaune).

Le Ministère de la Transition Écologique et Sociale (ou MTES) a rejoint le comité en 2013 (notamment en tant que gestionnaire des Plans Nationaux d’Actions) et sa présence est désormais officialisée ! D'autre part, un médiateur (Philippe Féron) arrivé en 2011 a aussi vu son rôle reconnu et reconduit. Mais au fait, quel est le rôle du comité ?

Le CNA, un modèle de coopération entre des acteurs variés au service de la protection des oiseaux

Crée en 2004, les membres de cette gouvernance unique en son genre en France se rassemblent régulièrement pour trouver et améliorer des solutions aux risques qu’encourent les oiseaux face aux lignes électriques, à l’instar des vautours victimes de collisions parfois mortelles avec les câbles, ou les espèces nichant sur les pylônes et poteaux, victimes d’électrocution.

Dès lors que  les dommages sont évalués, des mesures sont élaborées et mises en place localement.

Outre le caractère essentiel de cette coopération avec les partenaires, celle-ci s’est installée au fil des ans dans une implication durable, volontaire, où prédomine le souci de venir en aide aux espèces vulnérables et protégées.

Là où par le passé la confrontation prédominait, une relation de confiance et de collaboration prend désormais une place de premier rang.

La nidification sur pylône RTE, enjeu délicat mais désormais bien maîtrisé

Une plateforme aménagée et placée au bon endroit est destinée aux  espèces nicheuses, la plupart étant des rapaces protégés. Certains ne nichant pas sur une plateforme, il a fallût détourner des anémomètres de leur fonction première : leur mouvement constant empêche l’oiseau de nicher au-dessus des lieux dangereux comme les chaînes d’isolateurs et l’incite à faire son nid sur une zone sans danger.

Pour les récalcitrants, le personnel RTE (et Enedis) est donc de mieux en mieux formé à la sécurisation de nids en danger (taille de branches dangereuses, stabilisation et isolation du nid). Le réseau électrique peut alors pleinement jouer son rôle et les nichées de ces oiseaux rares prendre leur envol !

Les câbles, un piège bien connu faisant l’objet d’interventions localisées

Mais nicher sur un pylône ou un poteau, c’est aussi prendre le risque d’en percuter les câbles. La majorité des victimes sont cependant des oiseaux migrateurs ou des planeurs comme le Gypaète barbu, victime des lignes tendues au travers des vallées où il cherche sa nourriture. La pose d’une sorte de spirale sur les câbles (des balises avifaune) pour les rendre visibles est délicate en montagne, un nouveau dispositif a donc été conçu (afin de répondre notamment à la problématique de la neige collante).

C’est au sein du CNA que la LPO et RTE ont inventé une sphère rouge et jaune, l'avisphère. Très légère et faite d’aluminium, elle empêche la neige de s’accumuler. Visible de jour comme de nuit (son côté jaune brille dans l’obscurité), sa pose va permettre au gypaète de recoloniser sereinement ses anciens milieux de vie.

Toutes ces actions sont appelées à se poursuivre et à se développer, c’est là le sens de nos partenariats : les ressources de chacun sont mises au service de l’environnement et de sa protection.