Malheureusement, ce mustélidé peut faire l’objet de mesures de régulation à l’initiative des préfectures et sous l’autorité des lieutenants de louveterie en cas de dommages avérés sur des exploitations agricoles ou des infrastructures publiques. Environ 20 000 blaireaux sont tués chaque année en France, notamment par la vénerie sous terre ou déterrage, qui consiste à acculer le blaireau dans son terrier par des chiens introduits dans les galeries, puis à creuser afin de le saisir avec des pinces. L’animal est ensuite tué..
Dans certains départements, la lutte contre la tuberculose bovine sert encore d’argument supplémentaire en faveur de la régulation du blaireau. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) a clairement réitéré dans un rapport publié en 2019 sa position déjà exprimée en 2011 : dans les zones indemnes de tuberculose, soit 96% du territoire français, l’élimination préventive des Blaireaux ne peut en aucun cas être justifiée au motif de la lutte contre cette maladie.
Il existe des méthodes alternatives à la destruction pour prévenir les dégâts : emploi de répulsifs, délocalisation des individus ou installation de systèmes de protection des cultures. Le Blaireau est protégé dans de nombreux autres pays d'Europe (Angleterre, Belgique, Pays-bas…).
- Un rôle utile
Par son alimentation, le Blaireau joue un rôle essentiel dans la régulation des rongeurs et des invertébrés comme les larves de hannetons, susceptibles de causer des dégâts dans les cultures. Il consomme également des nids de guêpes. Lorsqu'il fouille le sol pour y trouver sa nourriture, le Blaireau retourne la terre et permet ainsi l’aération des sols.
Un collectif d’associations naturalistes s’est constitué et travaille pour réussir à faire annuler les arrêtés préfectoraux prises pour autoriser la période complémentaire de destruction des Blaireaux. La LPO y est très active.
Les autorisations préfectorales pour le déterrage s’ouvrent souvent le 15 mai. A cette date, des blaireautins non autonomes peuvent encore se trouver dans les terriers. Or il est illégal de tuer les petits d’une espèce classée chassable. C’est sur la base de cet argument que le collectif d’ associations qui luttent pour faire cesser cette pratique, a pu obtenir de nombreuses suspensions et annulations d’arrêtés préfectoraux devant les tribunaux. De moins en moins de préfets autorisent la période complémentaire de vénerie sous terre dès le 15 mai. C’est très encourageant !
En 2024, dans le Pas-de-Calais, Françoise et Christine avaient participé à cette journée (en réalité une semaine) en proposant au grand public une soirée conférence débat autour d’un diaporama.
En 2026, les 5 départements de la LPO Hauts-de-France pourraient participer à cet évènement autour de ce diaporama ou organiser d’autres actions !
Pour en savoir plus sur le Blaireau, découvrez sa fiche espèce.