C’est l’automne, bientôt l’hiver, et c’est LA période appropriée pour tailler vos arbres et vos haies. Les arbres et la biodiversité vous diront merci, si si ! Explications…
Tailler tôt pour préserver les arbres…
Avec le rafraîchissement des températures en automne et le raccourcissement des journées, la plupart des arbres ont perdu leurs feuilles et sont entrés en dormance. Leur sève est descendue dans les racines et leur vie est très ralentie. C’est donc le moment de réaliser la taille des haies et l’élagage des arbres, s’ils sont nécessaires. Ces travaux se feront idéalement pendant les mois de novembre, décembre et janvier, en évitant les périodes de gel, qui pourraient entraîner des lésions dommageables.
De manière générale, on évitera les tailles annuelles et on préférera laisser la végétation se développer naturellement, sans taille ni élagage. Il peut exister une règlementation communale sur la taille des végétaux dont on peut s’informer auprès de sa mairie.
- Découvrez un des 15 gestes Refuges LPO : Je plante et je préserve des variétés locales d’arbres et d’arbustes
... et les petites bêtes qu’ils abritent !
Couper les végétaux pendant la période froide, c’est aussi préserver leurs occupants. À la ville ou à la campagne, les arbres, arbustes et haies, d’essences locales de préférences, sont une aubaine pour une multitude d’animaux ! Oiseaux, papillons, hérissons, crapauds, insectes, etc., trouvent nourriture et abri, et s’y installent pour se reproduire. Or c’est au printemps et en été que la plupart des espèces mènent leur reproduction, en toute discrétion. Il est donc important de conserver indemnes les haies et les arbres du mois de mars jusqu’à la fin de l’été. On évitera ainsi à la fois le dérangement qui peut mener un merle ou un pinson à abandonner son nid et sa progéniture par exemple, et la destruction des pontes ou des larves.
Chaque printemps, la pousse rapide des buissons et des arbres (et les vendeurs d’outillage…) incitent les particuliers à s’armer de leurs outils pour « domestiquer cette nature exubérante ». Il faut résister à cet appel ! On préservera ainsi la reproduction de nombreux animaux, et leur alimentation grâce à la floraison puis la fructification des dits végétaux. Chaque année, la LPO est contactée pour des nichées détruites accidentellement lors de tailles printanières. Alors taillons en hiver !
Les résidus de taille, une aubaine !
Les branches et brindilles récupérées après l'élagage des arbres et la taille des arbustes sont précieuses, il faut les conserver ! En y associant des feuilles, on peut installer un tas de bois bénéfique à la petite faune sauvage dans un coin du jardin. Le hérisson d’Europe, l’orvet fragile, le crapaud commun et de nombreux insectes, mollusques, etc. pourront passer l’hiver dessous, bien à l’abri.
Hérisson d'Europe © Raphaël Bussière
Si les branches sont nombreuses, on peut même fabriquer une haie sèche, qui offrira les mêmes avantages que le tas de bois. Sa construction consiste à entasser les résidus de taille entre deux rangées parallèles de piquets agencés en quinconce. Après quelques années, la haie sèche devient haie vivante, par germination des graines et pousse des rejets, et se révèle un véritable réservoir de biodiversité.
La haie sèche est un milieu très apprécié de la petite faune des jardins © Sophie Gauthier