PNA en faveur de l'Outarde canepetière

 

Le 3e Plan national d’actions (2020-2029)

Il s’agit du 3ème PNA consacré à l’Outarde qui fait suite à un plan de restauration (2002-2006) et un plan national d’actions (2011-2016). L’Outarde a également fait l’objet de 2 programmes Life : « Conservation de l’Outarde canepetière et de la faune associée » (1997-2001) et « Renforcement des populations migratrices de l’Outarde canepetière en France » (2004-2009).

Résumé du plan

En France, la population d’Outarde canepetière est estimée, en 2020, à 2450 mâles chanteurs environs répartis entre le pourtour méditerranéen (2123 mâles) et le Centre-Ouest (327 mâles).

Le Centre-Ouest accueille la dernière population migratrice de l’espèce en Europe. Environ 80 % de la population se reproduit dans les plaines céréalières classées en ZPS. Dans le Sud, la population est sédentaire. En PACA elle niche majoritairement dans la plaine de la Crau (13) et dans le Languedoc-Roussillon l’espèce fréquente majoritairement les jachères liées à la déprise agricole de certains secteurs viticoles principalement dans le Gard et l’Hérault. Environ 20% des effectifs du Sud nichent sur les terrains d’aviation.

Les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont l’intensification agricole (disparition des jachères, fauches fréquentes et rapides des prairies, pesticides…) et l’aménagement du territoire (infrastructure de transport, urbanisation, éoliennes, parc photovoltaïque…).

La fragilité des effectifs (voir carte en bas de page) et les menaces qui pèsent sur cette espèce en danger d’extinction ont conduit à ce troisième Plan National d’Actions (PNA) mis en œuvre sur 10 ans. La DREAL Nouvelle-Aquitaine, coordinatrice du PNA, a désigné la LPO pour la rédaction et l’animation de ce PNA. Il est le fruit des retours d’expérience, des réflexions et propositions faites lors du séminaire national de 2018, auquel ont participé de nombreux acteurs du “réseau outarde”. Ce PNA a été soumis au CNPN fin 2018 puis sa version amendée a été mise en consultation du public et des personnes publiques associées à l’automne 2019.

Outarde

Outarde Canepetière © Jean-Luc Pinaud

L’objectif du PNA est l’amélioration de l’état de conservation de l’Outarde canepetière dans chaque domaine biogéographique où elle est présente. Ainsi en Centre-Ouest, l’objectif est d’empêcher l’extinction des populations migratrices actuelles (en ZPS et en dehors), d’entamer un processus de recolonisation à partir de ces noyaux consolidés et de consolider le réseau des ZPS. Dans le Sud (population sédentaire), l’objectif est de maintenir les effectifs dans les ZPS et de favoriser la (re)conquête des sites hors ZPS.

Dix actions ont été retenues, dont la moitié sont des mesures visant à préserver l’habitat de cette espèce.

Par exemple, la cartographie de l’habitat outarde et la réalisation de fiches techniques permettront de mieux prendre en compte l’outarde dans les projets d’aménagements.

Sur le volet agricole, il s’agira également de rencontrer les instances décisionnaires de la prochaine PAC afin de veiller à ce que les outils, notamment les mesures agro-environnementales (MAE), soient adaptés à la sauvegarde d’agro-écosystèmes favorables à l’outarde. Dans le Centre-Ouest, une action cible l’acquisition de surfaces en faveur de l’espèce dans une perspective de gestion durable via la mise en place d’activités agricoles compatibles avec le maintien de l’outarde. Dans le Sud, des actions sont prévues sur les terrains d’aviations, visant d’une part à réduire les risques de collision sur les aéroports civils à fort trafic (Marseille…), et d’autre part à maintenir l’espèce sur les aéroports où le risque de collision est faible.

Un autre axe de travail consiste à accroître le renforcement des populations in-situ grâce à la montée en puissance de l’élevage conservatoire (ex-situ), tout en développant la protection des nichées localisées dans les parcelles fourragères (hors MAE), grâce à l’utilisation de drones équipés de caméra thermique permettant de localiser les nids camouflés au sein des couverts herbacés.

D’autre part, l’acquisition et la valorisation des données issues des protocoles de suivis (comptage des mâles chanteurs, des individus en rassemblements) incluant la pose de GPS, devraient permettre de solidifier les bases des connaissances indispensables à l’accompagnement argumenté des politiques publiques.

Enfin, deux dernières actions clés concernent l’animation du réseau, le partage des informations et le portage des enjeux au niveau national et européen.

Ce PNA fera l’objet d’un bilan à mi-parcours visant à réorienter les priorités des actions si besoin, avec l’appui du comité scientifique. Le contexte ibérique de chute des effectifs d’outardes en fait un document cadre appelé à s’inscrire encore plus fortement dans le réseau européen.

 

Pourquoi un PNA ?

Principaux résultats

La mise en place des PNA et Life a permis de :

  • Consolider un réseau d’acteurs fortement impliqués et motivés à la préservation de l’espèce
  • Améliorer les connaissances de l’espèce
  • De stopper le déclin de population du Centre-Ouest (stabilisation des effectifs) grâce à la mise en œuvre des MAE.

 

Evolution des effectifs départementaux de mâles outardes entre 2000 et 2020

dernière mise à jour : 26 février 2024