Conservation du Vautour fauve

Conservation du Vautour fauve

Rappel des efforts de conservation

Suite au déclin des populations du Vautour fauve en France et son inscription sur la liste nationale des espèces protégées, des opérations de soutien alimentaire et des premiers programmes de réintroduction ont été engagés. Entre 1981 et 2006, cinq programmes de réintroduction ont été conduits en France avec un budget de plus de 3 millions d’euros. Les territoires visés par ces efforts, sont les Grands Causses (Aveyron, Lozère), les Gorges de la Vis (Hérault), les Baronnies (Drôme), le Diois (Drôme) et dans les gorges du Verdon (Alpes de Haute-Provence et Var).

Ces différents programmes conduits avec succès ont permis à la France de retrouver une population viable et en bon état de conservation.

Au début du XXème siècle, le Vautour fauve s’est éteint de la plus grande partie de la France méridionale qui jadis était fréquentée par l’espèce des Pyrénées aux Alpes en passant par les Cévennes et les Alpilles. Seule subsistait au début des années 1950, une soixantaine de couples de Vautours fauves dans les Pyrénées-Atlantiques (Comm. Pers. J.F. Terrasse) qui figuraient comme le prolongement naturel de l’importante population ibérique. Il faut se souvenir que dès 1928, le Vautour fauve était protégé par les Préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.

Après son inscription sur la liste des espèces protégées en France puis la mise en place des premières opérations de soutien alimentaire des oiseaux nécrophages en 1969, le Vautour fauve a regagné peu à peu du terrain dans les années 70, dans les Pyrénées, suivant la tendance des populations de vautours en Espagne. C’est alors qu’au sud et à l’est du Massif Central, les premiers programmes de réintroduction de l’espèce ont débuté. La France a été pionnière en matière de réintroduction de grands rapaces et notamment du Vautour fauve. Entre 1981 et 2006, pas moins de cinq programmes ont été conduits dans le sud de l’Hexagone. Le premier projet concernait les Grands Causses (Aveyron, Lozère) et permettait la libération des premiers oiseaux en 1981 dans les gorges de la Jonte. Ce projet est né de l’initiative de quelques passionnés et membres du Fond d’Intervention pour les Rapaces (FIR : aujourd’hui Mission Rapaces de la LPO), puis de la collaboration du Parc National des Cévennes. Il s’agissait d’une première mondiale et dès 1982 le premier poussin sauvage prenait son envol. Ce premier programme s’est terminé en 1986 avec la libération de 58 vautours. Un second programme de réintroduction a été conduit par le GRIVE dans les Gorges de la Vis (Hérault, 34) de 1987 à 2001. Entre 1993 et 1997, 50 vautours ont été libérés. Dès les premiers lâchers, les oiseaux rejoignirent rapidement la colonie de la Jonte et s’y fixèrent définitivement. Parallèlement, dans les Baronnies (Drôme, 26) et plus tard dans le Diois, l'association « Vautours en Baronnies » et le Parc Naturel Régional du Vercors allaient conduire des programmes qui allaient permettre la libération respectivement de 61 (de 1993 à 2001) et ensuite de 41 vautours. Dans les gorges du Verdon (Alpes-de-Haute-Provence, 04 et Var, 83), l’association « Vautours en Haute-Provence » et la LPO PACA ont libéré 91 vautours entre 1999 et 2005.
Ces différents programmes de réintroduction ont nécessité pour leurs seules mises en œuvre un budget de plus de 3 millions d’euros.

Son statut

Le Vautour fauve est protégé au niveau national par la loi de protection de la Nature de juillet 1976 et l'arrêté du 29 octobre 2009 (transposant les obligations internationales et communautaires). Cet arrêté prévoit un régime de protection stricte du Vautour fauve, de ses œufs et de ses nids. Il interdit ainsi, sur l'ensemble du territoire métropolitain, sa destruction, sa mutilation, sa capture et sa perturbation intentionnelle. Cet arrêté prévoit également la protection de son habitat en interdisant la destruction, l'altération ou la dégradation de ses sites de reproduction et de ses aires de repos. Enfin, il interdit sa détention, son transport, sa naturalisation, son colportage, sa mise en vente, la vente, l'achat et l'utilisation commerciale ou non des spécimens prélevés dans le milieu naturel du territoire de l'Union européenne. Les infractions à ces interdictions constituent des délits punis d'un maximum de 15 000 euros d'amende et de un an d'emprisonnement (article L. 415-3 du code de l'environnement). De plus, il figure en annexe I de la Directive « Oiseaux » (n° 79/409 du 6 avril 1979). Cette directive européenne s'applique à tous les Etats membres de la Communauté depuis le 6 avril 1981. Elle vise à assurer la protection de toutes les espèces d'oiseaux désignées en annexe I de ladite directive et elle a permis la désignation de zones de protection spéciale destinées à sauvegarder les habitats des espèces de cette directive, afin d'assurer leur survie et leur reproduction.

Il figure en annexe II de la Convention de Berne (adoptée le 19 septembre 1979 et est rentrée en vigueur le 6 juin 1982) qui a pour objet d'assurer la conservation, au niveau européen, de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la coopération de plusieurs Etats. Une attention particulière est accordée aux espèces, y compris les espèces migratrices, menacées d'extinction et vulnérables comme le Vautour percnoptère. De plus, en tant qu’espèce migratrice, la Convention de Bonn (adoptée le 23 juin 1979 et entrée en vigueur le 1er novembre 1983) lui accorde un statut de protection à l'échelle mondiale. Comme l’ensemble des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction, il est protégé par CITES ou encore la Convention de Washington. Cette « Convention sur le Commerce International des Espèces » est un accord international entre Etats qui a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie de ces espèces.

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dernière mise à jour : 1 août 2022