La France se situe au cœur des trajets migratoires de la Barge à queue noire, reconnaissable en période de reproduction à son imposant bec jaune et noir, sa tête roussâtre et à son corps strié de brun. La sous-espèce continentale niche en effet sur notre territoire avant de rejoindre l'Afrique subsaharienne pour y passer l'hiver, quand des dizaines de milliers d’individus de la sous-espèce islandaise viennent alors se réfugier dans l’Hexagone. Ce limicole s’observe en général en train de fouiller la vase à la recherche d’invertébrés dans les zones humides, dont la disparition est la principale responsable de la diminution de 75% des populations européennes en 30 ans.
En raison de cet effondrement, l’ensemble des pays de la voie de migration s’est engagé jusqu’en 2028 à ne plus chasser l’espèce. Après avoir mis en œuvre des moratoires de 5 ans entre 2008 et 2018, le gouvernement français préfère désormais renouveler chaque année la suspension des prélèvements cynégétiques, plutôt que d’instaurer une protection durable. Même chose pour le Courlis cendré.
Tout en regrettant l’absence de solutions plus pérennes pour protéger ces deux oiseaux menacés, la LPO invite ses sympathisants à soutenir le projet d’arrêté ministériel renouvelant pour un an l’interdiction de les chasser, en participant à la consultation publique avant le 25 juillet.