Pesant jusqu’à 6 kg, le Grand tétras est le plus gros gallinacé sauvage d’Europe. Le plumage sombre du mâle, aux reflets bleu-vert métalliques, contraste avec ses sourcils rouges qui s’embrasent au printemps. Lors de spectaculaires parades nuptiales effectuées à l’aube, il déploie alors son imposante queue en forme d’éventail et émet des claquements de langues sonores, afin d’attirer les prétendantes et impressionner ses rivaux. La femelle, plus discrète, arbore un manteau brun roux finement barré, idéal pour se fondre dans la végétation.
Sédentaire et farouche, ce coq de bruyère affectionne les forêts d’altitudes, ponctuées de clairières et riches en myrtilles. Victime du dérangement, de la destruction de son milieu et du réchauffement climatique, l’espèce a aujourd’hui totalement disparu des Alpes, perdu 80 % de ses effectifs dans les Pyrénées, où subsistent environ 2000 couples, et reste très fortement menacée dans le Jura et les Vosges. Afin de tenter de sauvegarder la population vosgienne, un projet est actuellement mis en œuvre pour réintroduire des individus depuis la Norvège, où ils sont soustraits aux quotas de chasse. Cette initiative controversée divise les experts, partagés entre le désir de sauver un emblème du patrimoine naturel et la résignation devant l’impossibilité de lui garantir un habitat idoine.
Dans son documentaire « Le chant des forêts », Vincent Munier nous offre une émouvante quête de la rencontre magique avec l’oiseau légendaire. Après « La panthère des neiges », le photographe animalier réalise une nouvelle ode à la patience et à l’affut à travers une succession de plans fixes sublimes, sur fond de transmission naturaliste entre générations. A découvrir le 17 décembre au cinéma.