Dans le cadre de la 5ème édition du concours français de la Photo d'oiseau de l'année, la LPO et Camera Natura ont le plaisir de vous présenter la sélection des 10 meilleures photographies parmi les 860 reçues, parmi lesquelles la lauréate : un Petit gravelot d'Antoine Dusart qui remporte un séjour nature en compagnie d’experts de la LPO !
A travers ce concours annuel, la LPO souhaite mettre en avant ceux qui préfèrent saisir un boitier plutôt qu’un fusil à la vue d’un animal sauvage. L’accès à du matériel moins onéreux et moins complexe d’utilisation permet aujourd'hui à de nombreux amateurs de sublimer la nature en réalisant d’excellents clichés. Il est essentiel de valoriser leur passion, tout en les accompagnant afin de limiter leur impact potentiel sur la faune et la flore.
Du 28 octobre au 2 novembre 2025, ces 10 photos sont exposées sur le site de l'Institut francophone de formation au cinéma animalier (IFFCAM) dans le cadre du 40ème Festival International du Film Ornithologique (FIFO) de Ménigoute. Cette exposition sera inaugurée à l'IFFCAM le samedi 1er novembre à 11h00.
Le calendrier 2026 réalisé à partir du concours 2024 est également disponible à la boutique LPO en édition limitée. En voilà un joli cadeau de Noël !
Les nuages noirs à l’horizon n’annonçaient rien de bon, mais l’envie d’aller voir les oiseaux avait été trop forte. Comme par nécessité de ne rien manquer de leur vie, j’étais posté au même endroit que ces dernières semaines, en compagnie des petits gravelots. Les promeneurs partis, ils se reposaient en toute tranquillité sur le sentier. Le jour tombait et il me fallait rentrer moi aussi. Le soleil en a décidé autrement. Dans une de ces subites percées de lumière dont la Charente-Maritime a le secret, le ciel et l’œil du petit gravelot n’ont fait qu’un.
Cette photo a été prise dans le sud de La Réunion depuis un point haut surplombant Grande Anse. La houle australe est très forte, mais ces phaétons à bec jaune, appelés "paille en queue" n'hésitent pas à braver l'océan pour aller chercher leur nourriture en mer. Cette opposition entre puissance et fragilité m'a inspiré...
Lors d’une sortie photo sur la côte avec un ami, nous nous attendions surtout à rencontrer les limicoles habituels. Ce fut le cas, avec quelques bécasseaux et tournepierres. Mais la véritable surprise fut, en longeant la digue au moment du départ, une silhouette éclatante qui se détachait dans les oyats. Un superbe pluvier doré, parfaitement confiant, nous offrit quelques minutes privilégiées pour le photographier sous toutes ses facettes. Un magnifique cadeau avant de reprendre la route.
Cet accouplement de gravelots à collier interrompu a été saisi dans la lumière dorée d’un soir, sur l’île d’Oléron. Ces oiseaux discrets nichent à même le sable, au cœur de plages très fréquentées. Chaque reproduction est un pari fragile face aux dérangements humains. Un instant rare, témoin de leur persévérance.
Après 14 années d'absence sur le littoral charentais, les alouettes haussecol sont de retour. Elles s’y sont même installées pour un hivernage complet, ce qui a ravi bon nombre d'ornithologues. Sur l'île Madame, en Charente-Maritime, il m’aura fallu patienter quatre heures pour me faire accepter. Allongé sur le sol, immobile, il ne restait plus qu’à les laisser évoluer, avec le privilège de pouvoir jouer sur la luminosité changeante d’une fin d’après-midi d’hiver.
Encore un affût matinal dans les marais de Charente-Maritime à la recherche du rarissime vison d’Europe. Je sais que l’attente va être longue et probablement infructueuse mais j’espère que les oiseaux m’aideront à rester alerte : j’imagine déjà un martin-pêcheur se poser sur la branche à ma droite ou une tourterelle des bois venir se désaltérer sur cette racine à peine émergée. Mais, après deux heures d’attente, c’est un bihoreau venu de nulle part qui me sort de ma torpeur. Il restera à déambuler dans ce cadre aquatique, forestier et floral, pendant une vingtaine de minutes…
J'ai découvert cette loge en janvier 2024. Un pic noir l'a occupée jusqu'à l'arrivée du printemps, puis un pigeon colombin s'y est installé pour sa nidification. L'automne venu, je pensais y trouver de nouveau le pic noir. À ma plus grande surprise, c'est ce beau pic cendré qui l'a utilisée régulièrement pour y passer la nuit. Cette année 2025, un écureuil roux y a construit un nid.
La nyctale de Tengmalm est une espèce que je rêvais de photographier sans y croire. Le petit rapace nocturne habite les vieilles forêts de montagnes parfois difficiles d’accès en hiver. Pourtant après des dizaines d’heures de recherche, j’entends pour la première fois l’ocarina des forêts. Ainsi, a commencé une quête qui n’est toujours pas terminée. Jour après jour, c’est la vie des nyctales de Tengmalm qui se dévoile devant moi. Chaque soir, le même rituel : approche, installation, attente. Pas un souffle d’air, juste une ombre dans les frondaisons, et soudainement, les arbres ont des yeux.
Durant un mois, j’ai eu la chance d’assister, dans le massif des Ardennes, à la construction d’une loge que j’avais repérée en mars au bord d’un chemin forestier. J’ai pu observer le labeur du couple. Le mâle, reconnaissable à sa calotte rouge, était beaucoup plus assidu. Les pics s’attaquaient à leur ouvrage dès l’aube jusqu’en début d’après-midi. Je devais absolument arriver avant les premières lueurs du jour pour installer ma tente affût. J’ai longtemps rêvé d’une image en contre-jour immortalisant les copeaux rejetés. On dirait une comète de bois.
Depuis plusieurs années, je photographie le tichodrome échelette qui prend ses quartiers d’hiver sur les murailles de ce château du Sud-Ouest. Je l’ai photographié d’en bas, de côté, mais je rêvais de l’observer de face, et donc depuis le haut…
Après de nombreuses heures d’affût, dans des positions parfois acrobatiques, et de très nombreuses photos, il m’a offert pendant une fraction de seconde ce face-à-face rêvé avec ce magnifique cœur ailé.