Le jury de déontologie publicitaire condamne une publicité du Sytral (Lyon) mettant en scène des loups pour dénoncer le harcèlement sexuel

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Par un avis rendu en date du 7 juin et communiqué ce jour, le Jury de déontologie publicitaire a donné raison à la LPO qui critiquait le bien-fondé d’une publicité du Syndicat des transports lyonnais mettant en scène une meute de loups sous le titre « Il agit en prédateur, nous réagissons ! ».

Pour la LPO, qui avait déjà obtenu gain de cause s’agissant d’une publicité de la RATP mettant en scène des loups, ours et requins sur la même thématique, Le loup est une espèce protégée par les conventions internationales et le droit français. Son retour de façon spontanée en France suscite de nombreuses controverses du fait de la prédation avérée sur les troupeaux ovins.

Plusieurs associations, dont la LPO, travaillent aux côtés de l’Etat et de certaines collectivités pour essayer d’organiser une cohabitation. Les mesures de protection des troupeaux et de dissuasion coûtent cher. Le travail de réhabilitation de l’image de cette espèce est immense et difficile. Associer l’image d’un prédateur comme le loup aux agressions sexuelles n’est pas seulement mal approprié, mais contribue à discréditer la pertinence même du retour de cette espèce et de sa présence en France. La région où les tensions sont les plus vives est justement… Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Sytral avait répondu que les loups étaient censés représenter les victimes qui font groupe, et le loup qui hurlait devant une pleine lune, la nécessité de donner l’alerte.

Le jury de déontologie publicitaire a entendu cet argument mais conclut que « […] la mise en scène retenue peut prêter à confusion dès lors que le texte "il agit en prédateur" figure en surplomb du dessin des loups, dont l’un semble hurler et un autre regarde fixement devant lui, et que le choix du loup peut renvoyer à l’imaginaire populaire des contes de fées où il est assimilé à un animal menaçant. Dans ces conditions le jury estime qu'en utilisant ainsi de façon ambigüe l’image d’une meute de loups, espèce menacée, non prédatrice de l’homme, cette publicité même si telle n’était pas l’intention de ses concepteurs, est de nature à contrevenir […] ».

La LPO espère que le Sytral sera plus prompt à faire enlever cette affichage que ne l’avait été la RATP qui a laissé des affiches critiquables plusieurs mois après avoir reçu l’avis de l'Autorité de déontologie publicitaire.