L’État et RTE, gestionnaire du réseau national de transport d'électricité, envisagent la construction d’une ligne aérienne à très haute tension (400 000 volts), afin d’alimenter en électricité le site industriel de Fos-sur-Mer et ainsi contribuer à sa décarbonation. Le tracé traverse des sites naturels d’une valeur écologique exceptionnelle : Parc naturel régional de Camargue, Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau, ainsi que plusieurs zones Natura 2000. Il recoupe également le domaine vital de cinq espèces d'oiseaux en danger faisant l’objet d’un Plan national d’actions : Aigle de Bonelli, Faucon crécerellette, Outarde canepetière, Ganga cata et Alouette calandre, avec des menaces directes sur leur survie.
La LPO et les nombreuses associations locales de protection de la nature réunies au sein du collectif STOP THT 13/30, réclament depuis près de 2 ans l’abandon de l'option aérienne et l’élaboration d’alternatives, en particulier l’enfouissement total ou partiel des lignes. Dans son avis révélé le 24 novembre, la DREAL Occitanie a conclu : « en l’état, le projet ne paraît pas réunir les conditions légales » permettant de déroger à la protection des espèces menacées édictée par le Code de l’environnement.
A la suite du compte-rendu des débats publics organisés du 2 avril au 13 juillet 2025 par la CNDP, une réponse de l’État était attendue sur le principe et les conditions de la poursuite du projet avant le 13 décembre 2025. Elle a finalement été publiée le 18, après la visite d’Emmanuel Macron à Marseille. En s’appuyant sur une « tierce expertise technique, indépendante », le rapport confirme la solution aérienne au motif du coût, des délais et de la puissance disponible, sans prendre en compte à niveau égal les critères environnementaux, paysagers et socio-culturels.
Décarboner l’industrie est une nécessité, mais pas en sacrifiant la nature. La solution aérienne imposée par l’État menace directement des espèces parmi les plus rares de notre territoire. Nous utiliserons tous les recours possibles pour obtenir la révision du projet et la prise en compte réelle des alternatives compatibles avec la protection de la biodiversité.