NON au retour des chasses traditionnelles !

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Incroyable mais vrai : Emmanuel Macron encourage le braconnage des oiseaux !

Au lendemain du Congrès mondial de l’Union internationale de conservation de la nature à Marseille où il déclarait la main sur le cœur sa détermination à porter les enjeux de protection de la biodiversité à hauteur de la bataille engagée contre le changement climatique, et à la veille de présider l’Union Européenne, le Président français s’apprête à autoriser le piégeage traditionnel de plus de 110.000 oiseaux sauvages, alors que le Conseil d’Etat et la Cour de Justice Européenne ont récemment déclaré cette pratique illégale. 

C’est avec stupéfaction et colère que la LPO vient de prendre connaissance des projets d’arrêtés ministériels visant à autoriser pour la saison 2021-2022 le piégeage de :

  • 106 500 alouettes aux pantes (filets horizontaux) et matoles (cages tombantes) dans 4 départements du Sud-Ouest (Landes, Gironde, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques), alors que cette espèce est en déclin continuel en France et en Europe (chute de 35% de ses effectifs reproducteurs en 15 ans en France) ;
  • 1200 vanneaux huppés (espèce quasi-menacée en France), 30 pluviers dorés, 5800 grives et merles à l’aide de filets rabattants ou de lacets à nœud coulissant (tenderie des Ardennes). 

Dès à présent et jusqu'au 6 octobre, la LPO encourage les Français à participer massivement aux consultations publiques en ligne sur le site du Ministère de la transition écologiue afin d’exprimer leur opposition à ces projets d’arrêtés dont l’unique objectif est de satisfaire les lobbies cynégétiques à l’approche de l’élection présidentielle, quitte à perpétuer des pratiques cruelles et archaïques. 

Consultation publique sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture de 98702 alouettes des champs au moyen de pantes dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques

Consultation publique sur les projets d’arrêtés relatifs à la capture de 7798 alouettes des champs au moyen de matoles dans les Landes et le Lot-et-Garonne

Consultation publique sur le projet d’arrêté relatif à la capture de 1200 vanneaux huppés et 30 pluviers dorés au moyen de tenderies aux filets dans les Ardennes

Consultation publique sur le projet d'arrêté relatif à la tenderie de 5800 grives et merles noirs dans les Ardennes

Le 6 août dernier, suite à des recours de la LPO, le Conseil d’Etat avait pourtant confirmé l’illégalité de ces pratiques dites « traditionnelles » de piégeage d’oiseaux sauvages autorisées par différents gouvernements français successifs par dérogation à la Directive Oiseaux de l’Union Européenne. Cette décision découlait logiquement d’un premier arrêt historique du Conseil d’Etat qui avait confirmé le 28 juin 2021, après consultation de la Cour de Justice de l’Union Européenne, l’illégalité de la chasse à la glu dans 5 départements de la région PACA. Les mêmes causes produisant les mêmes effets : les arrêtés ayant autorisé le piégeage des alouettes dans le Sud-Ouest, et celui des vanneaux huppés, pluviers dorés, grives et merles dans les Ardennes étaient donc à leur tour annulés.

En réaction, plusieurs parlementaires des Landes avaient apporté leur soutien aux chasses traditionnelles et appelé publiquement le gouvernement à prendre néanmoins de nouveaux arrêtés, afin que les chasseurs puissent continuer de piéger. La LPO avait à nouveau dénoncé cette prise de position, sans oser croire un seul instant que le gouvernement céderait à leur requête.

Les nouveaux arrêtés en préparation demeurent illégaux et la LPO demandera leur suspension immédiate devant le Conseil d’Etat si jamais ils sont signés. Emmanuel Macron le sait lorsqu’il ordonne à sa Ministre Barbara Pompili de s’asseoir sur les décisions de la plus haute juridiction française. 

Allain Bougrain Dubourg : « Je suis scandalisé par le cynisme et le clientélisme du Président de la République qui interrogent sur ses réelles convictions. Tandis que la communauté scientifique mondiale nous alerte sur le risque d’extinction massive des espèces sauvages, notre gouvernement réduit la biodiversité à une monnaie d’échange électoraliste. Chasser hors du cadre légal, c’est braconner. C’est d’autant plus consternant qu’il ne s’agit que d’une activité de loisir ».