Vienne Nature, l’UFC Que choisir et la LPO, qui siègent en commission locale de l’eau (CLE), ont connu un grand moment de démocratie, ce mardi 24 juin.
Nous devions voter la validation de l’étude HMUC (Hydrologie-milieux-usages-climat), étude scientifique qui détermine la ressource en eau disponible, un préalable indispensable à tout projet de stockage. Ce vote, qui devait initialement avoir lieu en juin 2023, avait été repoussé en septembre 2024, avant d’être repoussé à cette semaine… Mais la Coordination rurale, la FNSEA/JA et l’ADIVE (association des irrigants), qui ont bloqué le Futuroscope le 20 juin dernier, ont obtenu via le préfet de la Vienne le report du vote de l’étude HMUC à cet automne… soit 3 ans après son achèvement !
Or, les études scientifiques démontrent les unes après les autres l’état alarmant de la ressource en eau sur le bassin du Clain, et donc la démesure des projets de méga-bassines.
Rappelons que le Clain est classé en zone de répartition des eaux depuis 1994, signe d’un déséquilibre entre usages et ressource disponible ; rappelons que le retour du bon état des masses d’eau était prévu dans la loi pour 2015, qu’il a été reporté à 2021, puis reporté de nouveau à 2027, et à l’occasion de la CLE de ce mardi, monsieur le préfet nous a informé qu’il avait obtenu un report à 2029 !
Il est clair que les irrigants et les préfets successifs repoussent le plus tard possible les contraintes sur l’eau et œuvrent contre l’intérêt général.
Dans le même temps, le conseil départemental de la Vienne, qui anime l’élaboration du Projet territorial de gestion de l’eau (PTGE Clain), a décidé d’un PTGE en deux temps :
- Le PTGE 1, voté en septembre, où sera actée la construction de méga-bassines
- Le PTGE 2, pour la fin de l’année 2026, qui permettra de peindre en vert celles-ci avec quelques actions vertueuses.
Le projet de loi Duplomb accélère la construction de ces méga-bassines, en les déclarant d’intérêt public majeur et en facilitant les dérogations pour la destruction d’espèces protégées… un résultat très concret sera l’obtention pour la méga-bassine de Sainte-Soline de la dérogation pour la destruction d’espèces protégées qui lui manque actuellement ! Et ce, malgré le fait que cette méga-bassine nuise à un oiseau emblématique du Poitou-Charentes, l’outarde canepetière.