Pour comprendre si la présence humaine engendre un dérangement sur des oiseaux, nous nous sommes intéressés à un comportement clé : la recherche de nourriture.
Au printemps, période intense où les oiseaux nourrissent leurs oisillons voraces, nous avons disposé 300 chenilles en pâte à modeler (non toxique) à différents endroits du bois, à la fois à proximité et à l’écart des sentiers fréquentés par les promeneurs. Plusieurs jours plus tard, nous sommes revenus examiner ces leurres à la recherche de traces de becs, signes d’une activité de prédation par les oiseaux...
Bilan : 6 % des chenilles portaient des marques d’attaque. Que peut-on en déduire ? Ce faible taux de prédation pourrait révéler que la présence humaine pousse les oiseaux à adopter des comportements de vigilance, au détriment de leur quête de nourriture.
Quelle est la prochaine étape ?
Pour approfondir cette hypothèse, une nouvelle expérience est prévue l’année prochaine. Une zone protégée, inaccessible aux promeneurs, sera délimitée par un enclos au cœur du bois. En reproduisant l’expérience dans cet environnement préservé, nous pourrons comparer les résultats et mieux comprendre l’effet des passages humains sur le comportement des oiseaux.
Un enjeu pour la biodiversité
La biodiversité fait face à de nombreuses pressions générées par nos activités au sein de la métropole bordelaise, responsables d’un dérangement des espèces présentes et de leur déclin sur le territoire. Depuis 2017, Bordeaux Métropole mène un programme d’actions de restauration écologique nommé Biodiver’Cité et Résilience pour favoriser le maintien et le retour des espèces et des milieux, sources de nombreux bénéfices offerts par la biodiversité à notre société.