Gravelots à collier interrompu : bilan du passage de juillet !

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Sur les vastes étendues de sable du littoral médocain, un petit oiseau discret mobilise chaque année l'attention de passionnés de nature : le gravelot à collier interrompu. Cette espèce classée vulnérable, emblématique des dunes atlantiques, niche à même le sable, rendant sa reproduction particulièrement délicate. Les 15 et 16 juillet derniers, notre équipe d’experts, accompagnée de bénévoles, a parcouru les plages pour assurer le suivi de cette espèce sensible. 

© Nicolas Mokuenko / LPO Aquitaine

Une mission de terrain cruciale 

Équipés de jumelles et d’une grande dose de patience, les naturalistes ont inspecté les sites de nidification repérés plus tôt dans la saison. Objectif : vérifier la présence de poussins et évaluer le succès des reproductions. La saison des nids touchant à sa fin, tous les enclos de protection ont été retirés.  

Ces enclos légers avaient été installés autour de certains nids pour éviter qu’ils ne soient détruits par des promeneurs, des chiens ou des engins motorisés. Malheureusement, l’artificialisation des plages, la fréquentation touristique croissante et le dérangement constant pendant la période de reproduction compromettent la survie des nichées. 

Malgré ces pressions, au total 50 individus dont 2 couples et 13 poussins ont été observés sur les cinq plages parcourues. 

Sur les 21 nids trouvés depuis mi-avril, 9 ont échoués et 12 ont éclos soit 57% d'éclosion (pourcentage à relativiser car certains nids dans les dunes passent probablement inaperçus) produisant 20 poussins dont 7 observés au stade emplumé. 

Un signe encourageant pour ces petits limicoles ! 

Sensibiliser pour mieux protéger 

Au-delà de l’action de terrain, la sensibilisation du public est également un facteur essentiel pour la protection du gravelot à collier interrompu. Des panneaux sont installés à côté des enclos et des campagnes d’information sont menées chaque été pour inciter les promeneurs à respecter les zones balisées. En adoptant les bons gestes, la présence humaine peut limiter la prédation naturelle pour peu que l’on accepte de partager la plage avec les oiseaux. 

Le suivi de la nidification touche à sa fin. Nous nous donnons rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle saison avec l’espoir que la mobilisation collective permettra à cet oiseau de continuer à peupler les plages du Médoc et d’y faire entendre encore longtemps son petit cri discret. 

© Nicolas Mokuenko / LPO Aquitaine
Photos de gravelots réalisées dans le cadre d'un suivi scientifique.
Hors protocole scientifique, nous rappelons qu'il ne faut pas s'approcher des nids et enclos.  

Quelques informations à connaître lorsque l’on se rend sur les plages pour limiter le dérangement de cette espèce sensible : 

  • Tenir son chien en laisse  
  • Éviter de fréquenter le haut de plage, les dunes de sables ou végétalisées en arrière-littoral
  • Ne pas s’approcher des enclos de protection balisés par une signalétique de l’opération
  • Si vous observez un oiseau posé au sol qui semble blessé ou qui pousse des cris répétés, éloignez-vous rapidement car il s’agit d’un comportement typique d’un adulte qui tente d’éloigner un prédateur trop proche de son nid ou de poussins  

Merci pour eux !  

Merci aux municipalités pour leur engagement dans la protection de cette espèce fragile.  
Enfin, ce suivi ne serai pas possible sans nos bénévoles ! Régulièrement, de nombreuses personnes engagées à nos côtés réalisent des passages sur les plages étudiées pour relever la présence des gravelots. Un immense merci à eux pour leur engagement. 

Ce suivi est financé par le Parc Naturel Marin de l’estuaire de la Gironde et des Pertuis charentais 

En savoir plus sur l'opération « Attention, on marche sur des œufs ! »