Les lâchers

Les lâchers

Les déplacements d’espèces, par la main de l’Homme, existent depuis des millénaires. Mais face aux enjeux environnementaux et à la prise de conscience collective de l’importance de conserver la biodiversité, l’UICN a établi un protocole pour la réintroduction des espèces. Celui-ci permet d’accompagner de nombreux projets fleurissant un peu partout dans le monde.
Les réintroductions d’espèces sont donc assujetties à une rigueur méthodologique et une réflexion collective.
De même, pour chaque espèce de par leurs spécificités écologiques, les protocoles sont adaptés.
Compte tenu des connaissances acquises sur le Gypaète barbu, la méthode de réintroduction retenue est celle dite du taquet. Initialement utilisée en fauconnerie, cette méthode a été réadaptée à la réintroduction en se basant sur des conditions naturelles de développement des jeunes rapaces au nid et après l’envol.
Les poussins de Gypaète barbu sont ainsi lâchés à l’âge moyen de 90 jours, quand ils sont capables de manger et de préparer leur nourriture seuls, suffisamment forts pour se défendre contre les renards ou autres rapaces, et suffisamment jeunes pour identifier le taquet comme étant leur lieu de naissance. A cette période, le rôle des parents est de protéger les poussins des prédateurs, d’apporter de la nourriture et d’établir un contact social.

La méthode du taquet est donc établie de manière à se substituer en grande à partie à ces fonctions.
Rôle de protection : les taquets sont choisis de manière à être inaccessibles aux prédateurs terrestres. Celui de Meyrueis, susceptible d’accueillir renard et chiens a donc été clôturés et ce jusqu’à l’âge de l’envol des jeunes.
Rôle de nourrissage : La nourriture est apportée par les humains, en éliminant tous les contacts directs.
Rôle social : Les contacts sociaux sont possibles si au moins 2 poussins sont relâchés ensemble.

Après avoir quitté le nid, les jeunes oiseaux relâchés présentent le même comportement que les juvéniles nés en nature, effectuant de courts vols. La recherche et le cassage des os sont des comportements innés. Ils n’ont pas besoin de l’exemple des parents pour commencer à casser des os ou pour s’entraîner. Au contraire, le lâcher d’oiseaux adultes entraîne un taux de survie inférieur, car leurs capacités d’apprentissage et d’adaptation sont réduites.

Compte tenu de ce protocole, le lâcher de 2018 a été annulé. En effet, malgré toute la vigilance du personnel en charge des oiseaux, l’un des deux poussins s’est blessé au centre d’élevage en tombant de son nid. Les oiseaux ne pouvant être relâchés seuls afin d’assurer un contact social indispensable au bon déroulement de leurs premiers jours en milieu naturel, Clapas, le deuxième gypaète (baptisé ainsi par les élèves des écoles de Meyrueis) destiné aux Grands Causses, a été relâché aux côtés de deux autres oiseaux dans les Baronnies.

Les lâchers, depuis 2013 

  • 2022
  • 2021 (Parc naturel régional des Grands Causses, Aveyron)
  • 2019 (Parc national des Cévennes, en Lozère)
  • 2018 : pas de lâcher sur les Grands Causses
  • 2017 (Parc naturel régional des Grands Causses, Aveyron)
  • 2016 (Parc national des Cévennes, Lozère)
  • 2015 (18 mai, Parc naturel régional des Grands Causses, Aveyron)
  • 2014 (20 mai, Parc national des Cévennes, Lozère)
  • 2013 (Parc naturel régional des Grands Causses, Aveyron)
dernière mise à jour : 28 juillet 2022