2018, une année noire pour le Milan royal

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La LPO dresse un nouveau bilan accablant pour le Milan royal en France. En 2018, 46 cadavres de milans royaux ont été découverts sur le territoire français par le réseau Milan royal. C’est le plus lourd bilan de ces 10 dernières années après celui de 2011 qui avait comptabilisé 62 cadavres dont plus d’une vingtaine victime d’empoisonnements à la bromadiolone en Auvergne.

Cadavre de Milan royal équipé en Belgique

Cadavre de Milan royal équipé en Belgique © Frédéric Dupuy

Ce bilan est préoccupant à plus d’un titre. Il révèle et confirme le constat fait chaque année que l’empoisonnement est la première cause de mortalité de l’espèce en France. En effet, sur les 24 cadavres pour lesquels des autopsies et analyses toxicologiques ont pu être réalisées, 13 ont succombé à un empoisonnement. Plus grave encore, les substances responsables de la mort de 9 de ces 13 oiseaux sont le carbofuran et l’aldicarbe, deux substances interdites en France depuis plus de 10 ans. Les 4 autres individus ont péri suite à des intoxications aux anticoagulants (bromadiolone et brodifacoum), au plomb ou au cadmium.

11 autres milans royaux ont été victimes de tirs (pour 2 d’entre eux), d’une électrocution avec le réseau électrique (pour 4 d’entre eux), d’une collision avec des éoliennes (pour 3 d’entre eux), d’une collision avec un avion (1 cas) et d’une prédation par un autre rapace (1 cas).

Parmi ces 46 cadavres, 8 ont été découverts car ils étaient équipés de balises GPS. Les autres ont été découverts fortuitement. Autrement dit, combien de milans royaux ont véritablement péri en France victimes d’actes malveillants ou d’infrastructures dangereuses ? Probablement des centaines.

Les 8 individus équipés de balises provenaient tous d’autres pays européens : Belgique, Suisse, Allemagne, Autriche et République tchèque. La France est en effet survolée chaque année par des milliers de milans royaux rejoignant, à l’automne, leurs quartiers d’hiver et à la fin de l’hiver, leurs sites de nidification.

2018 était aussi l’année de lancement du second Plan national d’actions en faveur du Milan royal, un programme initié par le Ministère de la transition écologique et solidaire pour des espèces menacées en France. Notre pays a en effet une lourde responsabilité dans la conservation de cette espèce strictement européenne et figurant parmi les espèces vulnérables au niveau français.

Triste bilan donc pour cette année de lancement du plan, que d’efforts anéantis et de moyens humains et financiers gaspillés.
La LPO exige donc de l’Etat et de ses services déconcentrés qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils mettent en œuvre des mesures urgentes pour mettre fin à ces destructions de Milans royaux et tout particulièrement à ces actes malveillants d’un autre âge.