Des nids parfois jugés gênants, mais essentiels à la biodiversité
À l’approche du printemps, de nombreuses espèces d’oiseaux entament la construction ou la réutilisation de leurs nids. Ces structures, parfois installées dans des lieux inattendus – jardinières, combles, lucarnes, boîtes aux lettres – peuvent être perçues comme gênantes par l’humain. Pourtant, elles témoignent d’un environnement sain et accueillant pour la faune. Lors de travaux ou d’aménagements, la destruction involontaire ou volontaire de nids, appelée dénichage, peut gravement perturber la reproduction des espèces, souvent protégées par la loi. Il est donc essentiel de prendre en compte la présence de la faune avant toute intervention.
La séquence ERC : éviter, réduire, compenser
La réglementation française impose une démarche appelée séquence ERC (Éviter, Réduire, Compenser) pour tout projet susceptible d’impacter la biodiversité. Cette approche vise à prévenir toute perte nette de biodiversité. Elle s’applique à tous les travaux, plans ou programmes soumis à évaluation environnementale. Il convient d’abord d’éviter les atteintes à la faune, puis, si cela n’est pas possible, de les réduire au maximum. En dernier recours, des mesures de compensation doivent être mises en œuvre, sous le contrôle de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement). Cette démarche est indispensable pour concilier développement humain et préservation du vivant.
Des solutions concrètes pour protéger les nids pendant les travaux
Avant tout chantier, il est recommandé de faire réaliser un diagnostic écologique par un spécialiste. Si des nids sont découverts, les travaux peuvent être reportés à une période moins sensible (généralement entre novembre et février). Si le report est impossible, une zone de sécurité doit être instaurée autour du nid, ou un déplacement très localisé peut être envisagé, avec prudence. En cas de dénichage involontaire, il est crucial de ne pas intervenir sans nécessité : un oisillon bien emplumé peut encore être nourri par ses parents. En cas de doute, il faut contacter un centre de sauvegarde ou la LPO.
Favoriser la cohabitation à long terme
Au-delà de la protection immédiate, il est possible d’intégrer la biodiversité dans les projets d’aménagement. L’installation de nichoirs, la conservation d’arbres à cavités, la création de jachères fleuries ou l’aménagement de combles pour les chauves-souris sont autant d’actions favorables. Ces gestes simples permettent d’accueillir durablement la faune sauvage tout en limitant les conflits. La LPO rappelle que la destruction de nids ou le dérangement d’espèces protégées sans autorisation constitue une infraction. En anticipant et en adaptant nos pratiques, il est possible de construire un avenir plus respectueux du vivant.
Pour en savoir plus
- Consultez nos fiches médiations disponibles en bas de page
- N'hésitez pas à contacter la LPO proche de chez vous qui pourra vous conseiller et vous accompagner
- Regardez l'épisode 5 (saison 1) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Vivre avec les hirondelles, des conseils !