Cohabiter avec les étourneaux

Conseil Biodiversité

Comment gérer les dortoirs d’étourneaux à l’échelle d’une ville ? La question revient chaque année pour un grand nombre de collectivités en France. Voici donc quelques conseils pour éviter de jouer au chat et à la souris tout l’hiver avec les étourneaux.

À chaque retour de l’automne, le ballet de milliers d’étourneaux dessine dans le ciel d’onduleuses formes, régalant les observateurs avant la tombée de la nuit. Mais une fois cette danse terminée, la nuée converge vers un dortoir afin d’y passer la nuit.

Etourneau sansonnet

Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) © Philippe Jourde / LPO

Les problèmes liés à l’installation d’un dortoir

À l’automne, les étourneaux viennent chercher dans le cœur des villes un lieu pour passer la nuit en toute sécurité. Ils recherchent principalement de la chaleur, de la lumière et l’absence de prédateurs (rapaces). Les dortoirs sont donc majoritairement des parcs urbains ou plus généralement toute zone boisée offrant l’opportunité à plusieurs milliers d’individus de passer la nuit ensemble. Mais ce regroupement de milliers d’individus entraîne de fortes nuisances sonores mais également olfactives à cause des fientes. La cohabitation avec l’Homme devient donc difficile et fait l’objet de nombreuses crispations entre les habitants et les élus, souvent démunis.

Mieux vaut prévenir que guérir !

Aussi simple que cela puisse paraître, il est plus facile d’empêcher les étourneaux de s’installer sur une zone que de les en déloger ! 

Étudier les lignes de vol

Étudier les lignes de vol permet donc de cibler les lieux qui pourront servir de dortoir aux étourneaux. Pour cela, il faut mobiliser plusieurs petits groupes de 2 à 3 observateurs qui noteront chaque déplacement de plus de 10 étourneaux aux abords de la ville et jusqu’en son centre : nombre d’individus, heure, type de milieu, sens de déplacement. Généralement, le dernier vol (vers le dortoir) est rapide, direct et en ligne droite. Les données de tous les groupes d’observateurs sont ensuite cartographiées à l’échelle de la ville afin d’avoir une vision globale des déplacements des étourneaux et repérer ainsi les sites de rassemblements, les pré-dortoirs et les dortoirs.

Méthode d’effarouchement

Attention, si la présence d’étourneaux sur un site ne provoque pas de gêne ou de dégâts majeurs, il est inutile de chercher à les délocaliser. Si en revanche le dortoir est considéré gênant (parc urbain, parking, avenue,…), la décision peut être prise d’effaroucher les individus présents. 

Pour plus de détails sur la méthode mise au point par Philippe Gramet de l’INRA et les outils d’effarouchement utilisés, vous pouvez consulter la fiche étourneaux téléchargeable en bas de page.

Au final, la gestion des dortoirs peut se faire assez simplement si le problème est pris en amont et surtout dans sa globalité. Avant toute opération, il est important de se demander si le dortoir occupé représente un problème général ou s’il concerne simplement quelques personnes sur un court laps de temps. Si la décision est prise d’agir, compte tenu de la méthode à mettre en place et des techniques qui y sont associées, il est important d’associer la population en la prévenant via les panneaux d’affichage, la radio, le site web de la ville, les réseaux sociaux, etc.

Lorsqu’une population est effarouchée, le problème est déplacé. Avant d’intervenir, il est indispensable de préparer un nouveau dortoir.