Pompiers de grue

Avec ses 1,20 m de hauteur, son long cou et la tache rouge vif qui décore l’arrière de sa tête, la grue cendrée ne passe pas inaperçue. Cet échassier emblématique des zones humides européennes niche surtout en Scandinavie et en Europe de l’Est, avant de rejoindre ses quartiers d’hiver en Espagne, en France et au Maghreb. C’est pourquoi des centaines de milliers d’individus traversent actuellement nos cieux, faisant halte en Champagne-Ardenne, en Camargue, dans la vallée de la Loire ou les Landes, où leurs envols matinaux offrent des spectacles aussi majestueux que sonores. 

Hélas, la migration de cette année est endeuillée par l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène H5N1, qui pour l’instant semble frapper les grues plus durement que les autres animaux. Des milliers de cadavres ont ainsi été retrouvés sur leurs sites d’hivernage, où les nouveaux arrivants continuent d’affluer. 

Face à cette crise dramatique, la LPO se mobilise : veille sanitaire dans nos centres de soins, appui aux pouvoirs publics et sensibilisation citoyenne via la diffusion de consignes strictes, comme ne jamais toucher un oiseau mort ou malade et alerter l’OFB. Au-delà de l’urgence, la succession d’épisodes pandémiques de grippe aviaire depuis une vingtaine d’années interroge également sur l’impact des pratiques industrielles d’élevage intensif sur la faune sauvage. Redoutables incubateurs de virus, les fortes concentrations animales favorisent en effet l’émergence de nouveaux variants potentiellement plus agressifs, susceptibles de menacer l’ensemble du vivant, humains compris…

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