Grippe aviaire : alerte sur la mortalité des oiseaux sauvages

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Depuis le 17 octobre 2025, le niveau de risque lié à la grippe aviaire, aussi appelée grippe du poulet, est passé de modéré à élevé sur tout le territoire métropolitain. La Bourgogne-Franche-Comté n’est pas épargnée par l’épidémie qui sévit notamment chez les grues cendrées. Suite à une centaine de premiers cas signalés dans la Nièvre en quelques jours, la LPO BFC vous informe.

Johann Pitois © LPO BFC

Depuis la parution de l’arrêté ministériel du 17 octobre 2025, le niveau de risque en matière d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en France métropolitaine est passé de « modéré » à « élevé » sur tout le territoire. Cette décision a été prise à la suite de la détection de nouveaux cas de grippe aviaire sur des oiseaux sauvages en France, essentiellement des individus en migration, ainsi qu'après confirmation de plusieurs foyers dans des élevages de volailles et des basses-cours, précise l’arrêté.
Ce virus lié à la souche H5N1 circule depuis plusieurs années. En 2022, l’unique colonie française de fous de Bassan dans la réserve naturelle nationale des Sept-Îles (Côtes-d’Armor) avait été décimée. Cette année, ce sont pour le moment les grues cendrées qui sont principalement affectées avec des centaines de cas signalés sur leurs sites d’hivernage et au niveau des couloirs de migration.

Que faire face à un oiseau malade, agonisant ou mort ?

  • Dans tous les cas, ne touchez pas les oiseaux morts ou affaiblis et ne vous approchez surtout pas des oiseaux malades.
  • Contactez la mairie de la commune concernée en précisant le lieu de la découverte afin que les services puissent assurer la récupération de l’oiseau avec toutes les précautions qui s'imposent.
  • Vous pouvez aussi contacter l’Office Français de la Biodiversité (OFB) de votre département qui vous indiquera la démarche à suivre. À noter, en cas de foyer épidémique, ce sont bien les communes et les préfectures qui sont responsables de la prise en charge des individus et non l’OFB.

Les espèces les plus susceptibles d’être atteintes sont les grues, oies, bernaches, cygnes, canards, sarcelles, sternes, mouettes, goélands, rapaces et corvidés. Les passereaux ne semblent pas concernés mais il faut rester vigilant et faire remonter toute mortalité anormale (minimum 3 morts en quelques jours sur un même site).

Les signes pouvant alerter sont : mortalité, toux, éternuements, écoulements nasaux ou difficultés respiratoires ; troubles neurologiques (tremblements, perte de coordination, déséquilibre) ; diarrhée, léthargie, perte d’énergie ou comportement amorphe ; enflure de la tête, du cou ou des yeux. Une FAQ est accessible en ligne pour vous informer.

Quelles sont les précautions à prendre si on élève des volailles chez soi ?

Au même titre que pour les élevages de professionnels, le ministère chargé de l’agriculture demande aux propriétaires de volailles d’appliquer des mesures afin d’éviter le contact des oiseaux d’élevages avec l’avifaune sauvage :
• confiner les volailles ou mettre en place des filets de protection sur votre basse-cour ;
• exercer une surveillance quotidienne des animaux ;
• surveiller l'apparition de symptômes fréquemment observés que les oiseaux infectés : troubles nerveux (paralysie, convulsions, perte d’équilibre), troubles respiratoires, troubles digestifs, œdème de la tête, baisse du nombre d’œufs pondus.

Les oiseaux peuvent-ils contaminer les humains ?

Les contaminations directes d'humains sont très rares mais pas impossibles d’où l’importance de ne pas toucher les individus malades ou morts. En date du 25 août 2025, un total de 990 infections humaines confirmées et 475 décès liés à la grippe aviaire A (H5N1) ont été signalés à l’OMS depuis 2003, dont 129 cas et 20 décès depuis 2020 (source OMS).
À noter : le virus de l’influenza aviaire ne se transmet pas à l’être humain par la consommation de viande, d’oeufs ou de foie gras.

Nouveau péril pour les oiseaux sauvages

Aucun traitement n’existe actuellement pour sauver les oiseaux infectés. Cette situation dramatique illustre la vulnérabilité de la faune sauvage face à cette épizootie persistante. La succession d’épisodes pandémiques de grippe aviaire depuis une vingtaine d’années interroge également sur l’impact des pratiques industrielles d’élevage intensif sur la faune sauvage. Redoutables incubateurs de virus, les fortes concentrations de volailles favorisent en effet l’émergence de nouveaux variants potentiellement plus agressifs, susceptibles de menacer l’ensemble du vivant.