Ils doivent réparer !

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La LPO engage un combat historique en justice contre les géants de l’agrochimie

Alouette des champs

Un effondrement écologique

Depuis plus de 30 ans, les pesticides néonicotinoïdes – et en premier lieu l’imidaclopride – ont dévasté la biodiversité dans nos campagnes. Ce pesticide « systémique », soluble et très persistant, se diffuse dans toute la plante et agit sur le système nerveux des insectes, les paralysant jusqu’à la mort. Malgré son interdiction depuis 2018, il contamine encore sols, eaux, prairies et même des zones non traitées. Résultat : disparition de 30 % d’oiseaux agricoles en France et jusqu’à 80 % d’insectes pollinisateurs.

Des impacts en cascade

L’imidaclopride déclenche une réaction en chaîne : intoxication directe d’oiseaux granivores ayant ingéré des semences enrobées (six graines suffisent à tuer une perdrix grise), disparition des insectes qui prive les oiseaux insectivores de nourriture, pollution durable des sols et des milieux aquatiques. Ses effets dépassent largement les parcelles traitées : c’est toute la biodiversité qui s’en trouve fragilisée.

La LPO saisit la justice

Face à ce constat dramatique, la LPO et le collectif Intérêt à Agir ont engagé en 2021 une action judiciaire contre Bayer et plusieurs autres industriels responsables de la fabrication ou de l’importation de l’imidaclopride. L’objectif : faire reconnaître le préjudice écologique causé à la nature et pointer le manque de vigilance de ces entreprises, pourtant mis en évidence par des décennies d’études scientifiques.

Une décision judiciaire qui ouvre la voie

Le 13 novembre 2025, la Cour de cassation a confirmé que l’action de la LPO était recevable et non prescrite. Cette décision majeure oblige désormais les industriels à répondre sur le fond. Elle constitue une avancée importante, susceptible d’ouvrir la voie à d’autres actions en justice pour protéger la biodiversité.

La LPO, pionnière du préjudice écologique

Après le naufrage de l’Erika en 1999, la LPO a engagé sa première grande action judiciaire et obtient en 2012, devant la Cour de cassation, la première reconnaissance officielle du préjudice écologique en France. Cette avancée contribue à son inscription dans le Code civil en 2016, constituant une étape essentielle dans la protection juridique du vivant.
Les sommes obtenues au titre du préjudice écologique sont intégralement réinvesties dans la recherche scientifique, la restauration des écosystèmes ou la prévention de nouveaux dommages.

Une mobilisation essentielle pour la nature

Pour mener ce combat historique jusqu’au bout, la LPO lance une campagne nationale de financement participatif afin de soutenir les frais d’avocats, les expertises scientifiques et l’ensemble de la procédure.
Les premières études montrent qu’après seulement quatre ans sans imidaclopride, les populations d’oiseaux insectivores commencent timidement à se redresser dans certains secteurs. La nature peut donc encore se relever si nous lui donnons une chance.

Ensemble, faisons entendre haut et fort le droit de la nature face à ceux qui la détruisent !
Votre soutien est un acte de résistance et d’espoir pour le Vivant.

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