Un second gypaète tué par une éolienne aux Pays-Bas

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Un jeune vautour libéré l’an dernier par la LPO dans les Cévennes dans le cadre d’un programme européen de réintroduction a de nouveau été tué par une collision avec une pale d’éolienne en Hollande.

Roc retrouvé mort © Hans Pohlmann/ Vulture Conservation Foundation

Roc est mort. Le signal de sa balise GPS a cessé de se déplacer sur l’écran de contrôle. Ce jeune Gypaète barbu né au Zoo d’Ostrava (République Tchèque) avait été réintroduit le 9 mai 2022 au sein du Parc National des Cévennes dans le cadre du projet LIFE GYPCONNECT. Il a été mortellement frappé par une pale d’éolienne le 10 juin 2023 sur la commune de Zeewolde à environ 50 km au nord-est d’Amsterdam, en Hollande.

Il s’agit du second cas de mortalité liée à une éolienne recensé en Europe pour un Gypaète barbu, après la mort d’Angèle l’an dernier, quasiment à la même époque et au même endroit. Pourquoi ces deux vautours emblématiques de la haute montagne ont-ils tout deux été s’aventurer dans les polders néerlandais recouverts de dangereuses éoliennes ? Après leur envol, la plupart des jeunes gypaètes barbus errent en fait pendant quelques années à travers l’Europe. Certains individus libérés ont ainsi voyagé jusqu’en Biélorussie. 

Les équipes de la LPO ont réalisé plusieurs documents, dont des cartographies des zones les plus sensibles pour le Gypaète barbu ainsi que d’autres grands rapaces, à l’attention des services instructeurs de l’État et des porteurs de projets éoliens. Mais les déplacements des oiseaux demeurent difficiles à comprendre et à prévoir avec certitude. Avec l'augmentation significative du nombre de parcs éoliens en Europe, ce type d’incident pourrait se multiplier dans les années à venir.

Or la transition énergétique ne peut pas se réaliser au détriment de la biodiversité. Comme pour les lignes électriques, au sujet desquelles la LPO travaille depuis 2004 au sein du Comité national avifaune en partenariat avec les gestionnaires de réseaux électriques français Enedis et RTE, la recherche de solutions innovantes pour limiter l’impact des éoliennes sur les oiseaux et les chiroptères doit donc être poursuivie et renforcée. Des systèmes de détection entrainant automatiquement un arrêt temporaire des pales représentent par exemple une piste prometteuse.

En dépit de l’immense tristesse causée par la disparition de Roc, les équipes de la LPO, qui travaillent depuis 2012 à la réintroduction du plus grand oiseau d’Europe dans les Grands Causses, restent plus déterminées que jamais.