Quand mi-janvier rime avec Wetlands !

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Chaque année, la LPO donne rendez-vous sur le terrain aux ornithologues pour compter les oiseaux d'eau hivernants en France.

Oies cendrées - Crédit photo : Gilles Pierrard

Coordonné en France par la LPO, le comptage Wetlands assure un suivi annuel des populations hivernantes d’oiseaux d’eau sur les zones humides à l’échelle mondiale. Pendant le weekend de la mi-janvier, ces recensements mobilisent un réseau international de plus de 150 000 ornithologues bénévoles qui dénombrent près d’1,5 milliard d’oiseaux dans 50000 zones humides référencées dans 180 pays. L’enjeu de conservation est double : protéger ces espèces et préserver les zones humides sur les voies de migration.

En France, une cinquantaine de coordinateurs locaux régionaux ou départementaux est chargée de mobiliser plus de 1500 observateurs bénévoles et d’organiser les comptages sur plus de 500 différentes zones humides (baies, estuaires, plaines alluviales, fleuves, plans d'eau, marais, carrière en eau, etc.). La LPO centralise les données collectées en métropole par le biais de la plateforme de saisie Faune France et les transmet ensuite à l’organisation Wetlands International qui les intègre dans la base de données mondiale. Lors de la précédente édition en 2021, 2,7 millions d’oiseaux d’eau ont ainsi été dénombrés dans notre pays.

Pourquoi compter les oiseaux d'eau ?

Ces comptages jouent un rôle majeur dans la protection des espèces. Les données collectées permettent en effet d'estimer leur population, d’établir leur statut de conservation et d’orienter les plans d’actions et de gestion dans le but d’enrayer le déclin des plus menacées. Ils ont également une importance dans la préservation des zones humides et l'identification des sites d'intérêt international pour la conservation des oiseaux d'eau au titre de la convention de Ramsar, des sites critiques définis dans le cadre du projet PNUE-FEM sur les voies de migration d'Afrique-Eurasie (Wings over Wetlands), et les zones importantes pour les oiseaux et la biodiversité (IBA) définies par BirdLife International.

Des résultats encourageants !

La LPO publie une synthèse annuelle des résultats hexagonaux tandis qu’un indicateur de l’état de santé des populations d’oiseaux d’eau hivernants en France depuis 1980 est mis à jour chaque année. Globalement, après avoir fortement progressé, les effectifs totaux d'oiseaux d'eau sont stables depuis plusieurs décennies et les résultats du comptage 2021 ne font pas exception. Les stationnements hivernaux des grands échassiers (Ex: Grande Aigrette, Spatule blanche, Cigogne blanche, Grue cendrée) connaissent la plus forte augmentation. De façon moins marquée, les limicoles progressent aussi depuis le début des suivis. Les anatidés, eux, sont stables avec des tendances très contrastées. Les plus forts déclins s’observent majoritairement chez les canards plongeurs (e.g. Fuligule milouin, Eider à duvet) et les grèbes (e.g. Grèbe jougris, Grèbe à cou noir).

La Camargue, la Réserve naturelle de Moëze-Oléron et le lac du Der-Chantecoq restent les 3 sites les plus importants en France pour les oiseaux d'eau. Grâce à leur statut de protection et aux projets de conservation et de gestion mis en place, ces zones humides offrent de bonnes conditions d’accueil aux oiseaux hivernants.