Victoire juridique : les tirs massifs sur les choucas des tours sont suspendus en Bretagne

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Jeune Choucas des tours ©Olivier Retail

Le 30 juin 2025, le juge des référés du tribunal administratif a suspendu trois arrêtés préfectoraux autorisant le tir de 14 500 choucas des tours dans les départements bretons du Finistère, des Côtes-d’Armor et du Morbihan. Ces décisions font suite à des recours déposés par Bretagne Vivante, la LPO Bretagne et One Voice.

Les arrêtés suspendus sont les suivants :

  • Arrêté du 15 mai 2025 du préfet du Morbihan, autorisant le tir de 1 500 choucas ;
  • Arrêté du 19 mai 2025 du préfet des Côtes-d’Armor, autorisant le tir de 7 000 choucas ;
  • Arrêté du 23 mai 2025 du préfet du Finistère, autorisant le tir de 6 000 choucas.

Ces textes visaient à déroger aux interdictions de destruction du Choucas des tours, espèce protégée, pour l’année 2025.

Dans ses ordonnances, le juge souligne que l’existence de solutions alternatives satisfaisantes aux mesures de destruction n’a pas été pleinement explorée, comme l’exige pourtant l’article L.411-2 du Code de l’environnement. Celui-ci précise que toute dérogation à la protection stricte d’une espèce ne peut être accordée qu’en l’absence de solution alternative satisfaisante.

La juridiction s’appuie notamment sur la décision du 17 décembre 2024 de la Cour administrative d’appel de Nantes, qui avait déjà annulé des arrêtés similaires, établissant ainsi une jurisprudence en la matière.

Le juge a également estimé que la condition d’urgence était remplie. En effet, les arrêtés autorisant le tir massif de cette espèce protégée portent « une atteinte suffisamment grave et immédiate aux intérêts que les associations requérantes entendent défendre », ce qui justifie l’intervention rapide du juge des référés.

Des recours en annulation au fond (REP) ont également été déposés contre l’ensemble des arrêtés concernés. Ils seront examinés  d’ici la fin de l’année 2025 ou début 2026, et pourraient aboutir à leur annulation définitive.

Ces décisions judiciaires représentent un signal fort en faveur du respect du droit de l’environnement et de la protection des espèces menacées. Elles rappellent l’importance de privilégier les méthodes alternatives à la destruction, notamment en matière de gestion des espèces protégées.

Cette décision incite donc à continuer les efforts déployés par différents acteurs afin de trouver des alternatives durables aux tirs, et pour une meilleure cohabitation entre les choucas et les agriculteurs. En effet, un Fonds Vert a été accordé en 2024 par la DREAL à la LPO Bretagne, l’Université Rennes 1 et la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne (CRAB), permettant le financement pour l'acquisition de connaissance sur cette espèce protégée et la recherche de solutions alternatives comme l’engrillagement de cheminée. La LPO est en effet très engagée au dialogue et à la poursuite de la recherche en collaboration avec tous les acteurs concernés (associations de protection de la biodiversité, agriculture et Etat) par cette problématique.

[Communiqué de Presse à venir]