L’ ajonc, soleil de notre Bretagne

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Danielle Camenen, bénévole LPO Bretagne, et passionnée de botanique, nous offre à lire son article presque encyclopédique sur l'ajonc. Une mine d'or pour les amoureux de la flore bretonne...

 

©Hervé Pottier

En 2016, une consultation est organisée, sur internet, par l’Association Culturelle de Bretagne, pour choisir une plante symbole de la Bretagne (93 plantes étaient proposées). L’Ajonc, Lann en breton, est arrivé largement en tête devant la bruyère et le genêt. C’est ainsi qu’il est devenu l’emblème floral de la Bretagne cette même année.

L’ajonc doit peut-être cette élection à l’importance qu’il revêt en Bretagne, ne le surnomme-t-on pas « La fleur d’or des bretons ! ». Sans doute aussi pour sa floraison hivernale qui donne à nos hivers des airs de printemps.

L’ajonc ensoleille nos paysages quelque soit la saison. Les trois espèces présentes en Bretagne, se passent le relais pour fleurir toute l’année.

Parfois appelé genêt épineux, pour sa ressemblance visuelle avec le genêt, il est très présent dans l’histoire de la culture bretonne, et a alimenté beaucoup de légendes, dont nous parlerons plus loin.

Plante dicotylédone, l’Ajonc, Ulex en latin, fait partie de la famille des Fabaceae, autrefois appelée Papilionaceae et Leguminosae, de l’ordre des Fabales. Famille cosmopolite, on compte environ 700 genres et 17 800 espèces dans le monde. Ulex L. genre atlantique, environ 20 espèces (Flora Gallica). Trois espèces existent en Bretagne : Ulex europaeus, Ulex gallii, Ulex minor. Il existe un hybride Ulex europaeus x gallii. On peut citer aussi Ulex breoganii, intermédiaire entre Ulex minor et Ulex galii. Autrefois considéré comme sous espèce de minor, il présent en Bretagne et en Galice. Une autre espèce se trouve uniquement en Provence, Ulex parviflorus.

L’ajonc a la propriété de capter l’azote de l’air, comme toutes les fabacées, grâce à des bactéries présentes dans des nodules (petites fabriques d’engrais fixées sur les racines) et de le faire entrer dans la plante. Ces espèces pionnières favorisent l’implantation d’autres végétaux en améliorant la nature du sol. Elles sont souvent utilisées comme engrais vert. L’ajonc lui aussi enrichit le sol en azote et prépare l’implantation des ligneux, mais il l’appauvrit en calcium (il abaisse ainsi le pH du sol), magnésium, manganèse et zinc.

Définition de la Flore de Coste :

« (du grec, ulé, broussaille, ou du latin uligo, marais : les Ajoncs croissent dans les broussailles et les landes marécageuses).

Calice persistant, jaunâtre, velu ou pubescent, divisé jusqu’à la base en deux lèvres, la supérieure à 2 petites dents, l’inférieure à 3 ; l’étendard dressé, dépassant peu le calice et les autres pétales ; carène obtuse ; étamines monadelphes ; style arqué, stigmate en tèle ; gousse dressée, courte, ovale, renflée, à peine saillante, à graines peu nombreuses, caronculées.

Fleurs jaunes, axillaires, munies sous le calice de 2 petites bractéoles colorées ; feuilles persistantes, coriaces, épineuses, simples, linéaires, sans stipule ; arbrisseaux très épineux, très rameux, à jeunes rameaux plus ou moins poilus.

10 à 12 espèces habitant l’Europe occidentale et l’Afrique septentrionale – Les Ajoncs sont une nourriture grossière pour les grands herbivores. Ils forment de bonnes haies et fournissent un excellent bois de chauffage. »

La Flore de Coste (1972) Flore descriptive et illustrée de la France, livre I. Librairie Scientifique et Technique Albert Blanchard, Paris.

Les trois espèces d’ajonc de Bretagne.

(Connaître et reconnaître la flore et la végétation des côtes Manche-Atlantique, de Georges Claustres et Cécile Lemoine, Edition Ouest France (1980).

« Ulex europaeus, grand ajonc d’Europe, arbrisseau très rameux (0,80 à 3 m) à rameaux dressés, vert cendré, à poils noirâtres et blanchâtres mélangés on le trouve sur les falaises et les plateaux maritimes très exposés au vent de mer, il forme des coussins arrondis, denses, pressés au ras du sol, à fortes épines (1,5 cm), droites, profondément sillonnées, assez espacées sur les rameaux. Fleurs axillaires, jaunes d’or, longues d’au moins 1,5 cm, à court pédoncule (0,3 -0,5 cm), muni à son sommet de deux petites écailles colorées (bractéoles) velues et plus large que le pédoncule. Gousse très velue, dépassant le calice, à 4- 6 graines. Commence à fleurir en, X-XI, la floraison restant modérée tout l’hiver, et atteignant son optimum IV- V, mûrit ses graines au printemps.

Habitat : Landes sèches, talus, haies du littoral, sur des sols généralement acides.

Répartition : C’est l’ajonc le plus commun sur l’ensemble du territoire. »

« Ulex minor, le petit ajonc, ajonc nain. Arbrisseau (30-80 cm), à rameaux généralement couchés-ascendants, vert sombre, à poils clairs abondants. Epines (environ 1 cm), droites, ou peu arquées, faiblement sillonnées ou simplement striées, grêles, très denses, recouvrant presque complètement, avec des feuilles épineuses, l’axe du rameau. Fleurs jaune citron, longues de 0,8 - 1 cm ; pédoncule à poils blancs jaunâtres appliqués avec des bractéoles pubescentes plus étroites que lui. Gousse velue, plus courte que le calice, ordinairement à 4 graines, floraison de VII à X. Termine sa floraison avant l’hiver et mûrit ses graines au printemps suivant. A été cultivé autrefois.

Habitat : Landes humides et moyennement sèches (mésophiles) du littoral.

Répartition : surtout en région landaise et chez nous, en Haute Bretagne, manque complètement dans tout le Finistère, l’ouest du Morbihan et le nord des Côtes d’Armor, les Iles Anglo-normandes et le Nord Cotentin. »

« Ulex gallii, Ajonc Le Gal, Arbrisseau intermédiaire entre les deux précédents (0,5 - 1,5 m), à rameaux ordinairement ascendants, vert sombre, à poils clairs abondants. Epines (1,5 – 4 cm) arquées, faiblement sillonnées ou simplement striées, moins denses que chez Ulex minor, mais plus dense que chez Ulex europaeus. Fleurs généralement jaune un peu orangé, longues d’environ 1,2 cm ; pédoncule à poils jaunâtres appliqués, avec des bractéoles pubescentes égalant environ sa largeur. Gousse velue, égalant à peu près le calice, à généralement 6 graines, floraison VIII-XII, gousses mûres au printemps suivant.

Habitat : Landes moyennement sèches (mésophiles) ou un peu humides du littoral.

Répartition : Pays basque, sud des Landes, en Bretagne, sa répartition est complémentaire d’Ulex minor. Il est commun en Basse Bretagne, avec cependant quelques îlots, comme dans la Manche, La région La Hague-Cherbourg. »

« Ulex gallii, l’ajonc Le Gal, en breton Lann-ki « lande de chien », a un sens péjoratif, trop bas, ces ajoncs ne fournissaient pas assez de matière pour être utiles (« Fleurs sauvages de Bretagne » Marie-Christine Roignant, Jean-Louis Le Moigne, Editions Palantines). »

Si au cours de vos promenades, vous voulez reconnaître les ajoncs, plusieurs critères sont à prendre en compte :

  • La saison de la floraison :

. Ulex europaeus, d’octobre à mai, avec un pic de floraison au printemps,

. Ulex minor, de juillet à octobre,

. Ulex gallii, d’août à décembre.

  • Sa couleur :

.Ulex europaeus fleurs couleur jaune-or,

. Ulex minor, fleurs jaune citron,

. Ulex gallii, fleurs jaune un peu orangé.

  • Le milieu :

.Ulex europaeus sur sols acides, falaises et plateaux maritimes exposés au vent de mer,

. Ulex minor, landes humides et moyennement sèches du littoral, surtout Haute Bretagne, absent du Finistère, de l’ouest du Morbihan et le nord des Côtes d’Armor ( On notera qu’Ulex minor est plus fréquent à l’intérieur des terres),

. Ulex gallii, landes moyennement sèches et humides du littoral. Commun en Basse Bretagne.

  • La grandeur de la fleur :

.Ulex europaeus, fleur d’au moins 1,5 cm,

. Ulex minor, fleur de 0,8 à 1 cm, 

.Ulex gallii, fleur 1,2 cm,

  • La densité des épines sur la tige :

.Ulex europaeus a des épines assez espacées sur les rameaux.

.Ulex minor a des épines très denses qui recouvrent presque complètement l’axe du rameau.

. Ulex gallii a des épines moins denses que chez Ulex minor, mais plus denses que chez Ulex europaeus.

  • La grandeur des bractéoles par rapport au pédoncule :

. Ulex europaeus, elles sont plus larges que le pédoncule.

. Ulex minor, elles sont moins larges que le pédoncule.

. Ulex gallii, elles sont égales au pédoncule.

 

 

Description de la fleur d’ajonc

Comme chez l’ensemble des Fabacées, appelées autrefois, Papilionacées, Légumineuses, la fleur présente une symétrie bilatérale, elles sont hermaphrodites et composées comme suit chez l’ajonc :

  1. D’un pédoncule qui supporte la fleur, avec deux bractéoles pubescentes plus ou moins larges par rapport au pédoncule, selon l’espèce,
  2. D’un calice formé de deux sépales poilus (souvent appelés lèvres), jaune pâle, qui protègent la fleur quand celle-ci est sous forme de bouton,
  3. D’une corolle composée
  • d’un large pétale dorsal dirigée vers le haut, appelé étendard,
  • de deux pétales latéraux appelés ailes,
  • de deux pétales ventraux légèrement soudés formant une sorte d’étui appelé carène qui renferme les pièces fertiles : 10 étamines (à la base desquelles se trouve le nectar) soudées par les filets en une gaine entourant l’ovaire prolongé par un style recourbé.

 

 

La pollinisation de l’ajonc

L’ajonc est hermaphrodite, c'est-à-dire qu’il a tous les organes reproducteurs (étamines et pistil) sur la même fleur, sa pollinisation est entomogame, elle se fait par l’intervention des insectes. Son mode de dissémination des graines est myrmécochore (transportées par les fourmis).

Les fleurs de l’ajonc sont très mellifères, même si elles n’ont qu’une petite quantité de nectar, leur abondance et leur floraison continue attirent les insectes pollinisateurs.

Stratégie d’attraction et de pollinisation

Chez l’ajonc, l’étendard se dresse peu, conférant à la jeune fleur un aspect peu ouvert, comme si les deux lèvres du calice empêchaient son complet épanouissement. En outre, la carène présente également une soudure partielle le long de sa ligne dorsale, contre laquelle appuie la colonne formée par les étamines entourant le pistil. Lorsqu’une abeille visite une fleur d’ajonc, à la recherche du nectar, la configuration peu ouverte, contraint cette dernière à forcer afin de pouvoir s’insinuer jusqu’à la base des étamines, où se trouvent les nectaires. Ce faisant, elle exerce une pression sur la carène, ce qui provoque une libération « explosive » des pièces fertiles et notamment des étamines dont les anthères viennent brutalement en contact de la face ventrale de l’abeille, l’enduisant ainsi de pollen. Du coup, le stigmate est exposé, et recevra le pollen venant d’une autre fleur. Chez les Fabaceae, ce mécanisme de pollinisation par effet « gâchette » est propre aux ajoncs et aux genêts (genre Cytisus et Genista notamment) (Thomas Sllberfeld, enseignant en biologie et écologie à l’Université de Montpellier 2).

Dès que le grain de pollen est déposé sur le stigmate, il émet un tube pollinique qui s’allonge (3mm/h) jusqu’aux ovules. Les deux cellules sexuelles mâles du grain de pollen descendent dans ce tube pollinique pour féconder l’ovule. Un embryon se développe, ainsi que l’albumen qui est un tissu de réserves nutritives. L’ovule se transforme en graine.

Après la pollinisation, l’ovaire évolue en gousse gris vert sombre, couverte d’une pilosité dense et entourée des restes persistants de la corolle et du calice. A complète maturité, par temps sec, celles-ci éclatent brutalement, libérant 3 à 4 petites graines brunes, ou 6 selon l’espèce. Chaque graine porte une petite excroissance appelée élaïosome (excroissance charnue riche en lipides) très appréciée des fourmis. Ces dernières transportent la graine au nid afin de consommer l’élaïosome, puis cela fait, la graine est rejetée et ensuite disséminée à distance de la plante mère.

Mythes et légendes autour de l’ajonc

L’ajonc a donné lieu à de nombreuses légendes en Bretagne, je vous en cite quelques unes.

L’ajonc des légendes (François de Beaulieu, Joseph Lohou, Le télégramme, février 2014)

"L’ajonc a tenu une place importante dans la société traditionnelle bretonne. Sa floraison quasi continue, ne pouvait avoir qu’une origine miraculeuse : pendant que Dieu faisait les fleurs les plus belles, le Diable s’appliquait à la réalisation d’un Chef d’œuvre : une plante qui n’était qu’accumulation de longues épines vertes. Ému de tant de méchanceté, le Bon Dieu déclare qu’en compensation, cette plante fleurirait toute l’année."

"Une version du Cap Sizun affirme que le Diable se désespérait de ce que les bretons allaient tous au Paradis. Il s’en plaignit à Dieu qui lui accorda de prendre les âmes quand l’ajonc ne serait pas en fleurs. Le Diable attendit…longtemps. Alors il planta des vignes tout autour de la Bretagne, ouvrit des cabarets, enivra les bretons sur le chemin du Paradis et put enfin remplir l’Enfer."

 Les plantes des fées et autres esprits de la nature, (Véronique Barrau et Richard Ely, Editions Plume de carotte, 2014)

« Le Pilour lann est un être breton condamné à couper et broyer les ajoncs pour alimenter le feu du purgatoire. Il se manifeste la nuit, à l’approche des tempêtes, en frappant sur son maillet les pignons des vieilles maisons. Mais nul n’a jamais pu l’apercevoir. »

« Ce n’est pas le cas du Voleur d’Ajonc, Al laer lann, qui est au contraire visible de tous. Il suffit de lever les yeux pour observer sa silhouette sur la face de la pleine lune. A l’origine c’était un homme comme vous et moi, mais il fut puni pour avoir volé des ajoncs. Déporté sur l’astre de la nuit, il doit s’afficher aux yeux de tous avec son fardeau sur le dos. »

Croyances populaires (Eloïse Mozzani, le livre des superstitions mythes, croyances et légendes, Edition Robert Laffont 1995-2019)

"Cet arbrisseau épineux à fleurs jaunes des landes atlantiques, n’a pas bonne réputation. En Bretagne, la création de l’ajonc est attribuée au Diable qui avait tenté d’imiter le genêt, œuvre divine. Pour les anglais ses fleurs sont messagères de mort, il ne faut pas en composer de bouquets, ni en suspendre chez soi au risque de porter malchance à un membre de la famille.

Cependant, l’ajonc passe aussi pour être doué de puissants pouvoirs de protection. Lorsque le pilon de la baratte est fait en son bois, les sorcières ne peuvent ensorceler le beurre.

En Bretagne on croit que les âmes du purgatoire font pénitence dans les ajoncs. Pour ne pas les blesser, ni les déranger, on conseille de tousser quand on franchit un talus d’ajoncs et de ne pas les couper par amusement."

Les usages

La plante a été semée sur les sols pauvres, pour fournir du fourrage au bétail, on l’appelait la luzerne des pauvres. Elle était broyée pour casser les épines, toujours en hiver, pour éviter la présence de graines qui sont très toxiques. Ses jeunes pousses étaient appréciées des animaux, notamment les chèvres et les chevaux. Elle leur servait aussi de litière.

L’ajonc est très inflammable, quand il vieillissait il était très apprécié des boulangers pour allumer les fours, ils pouvaient acheter pas moins de 5 000 fagots par année. C’était un revenu non négligeable pour les paysans. Le chant de la grive draine entendu au cœur de l’hiver, était interprété par « fait des fagots, coupe l’ajonc il va neiger » il donnait aux travailleur le top départ de la récolte, ceux-ci s’activaient pour confectionner le plus de fagots possible, promesse d’argent durement gagné.

La cendre d’ajonc était utilisée pour enrichir la terre avant la plantation des pommes de terre.

Il sert encore de nos jours à ériger des haies défensives, barricades impénétrables. L’arbuste épineux offre une belle protection, un refuge pour les oiseaux. Ils nichent dans ses buissons, Sylvia undata, la fauvette pitchou y construit son nid, notamment à la Pointe du Raz.

Bien que modeste en nectar, son abondante floraison, sa précocité, sa durée dans le temps, ses fleurs mellifères au parfum de noix de coco, attirent de nombreuses abeilles. L’ajonc présente donc un intérêt apicole.

Ses fleurs ont des propriétés tinctoriales et donnent une teinture jaune. Elles servaient à teindre la laine et les œufs de Pâques.

Propriétés médicinales

La plante ne fait pas la fortune des herboristes étant donné sa toxicité, mais elle était utilisée en Espagne pour certaines maladies du foie. La fleur est présente dans un élixir des Fleurs de Bach pour lutter contre le désespoir. (D’après les « douze guérisseurs » et autres remèdes (1ère édition 1941) du Dr Bach – Traduction française Centre Bach 2011)

Séchées, les fleurs étaient utilisées en tisanes et dans les salades.

Plante invasive dans certains pays

De part sa rusticité, l’ajonc a été semé sur les sols pauvres de tous les continents. Il s’est tellement bien adapté sur tous les sols acides, même en milieu quasi tropical, qu’il est devenu invasif, notamment sur l’Ile de la Réunion et en Nouvelle Zélande.

Un parasite existe, un acarien tisseur de toile, Tetanychus linterarius qui s’établit sur la plante et construit des toiles la recouvrant presque entièrement. Il prélève la sève et provoque sa mort. Originaire d’Europe occidentale, il a été introduit en Nouvelle Zélande pour lutter contre la propagation de l’ajonc.

Littérature et arts

En Bretagne, son image loin d’être négative est célébrée par de nombreux artistes.

Il inspira les poètes, notamment Théodore Botrel (1868-1925) auteur, compositeur, interprète qui a beaucoup chanté sa Bretagne natale et qui lui consacra une chanson « La fleur qui pique ».

Anjela Duval (1905-1981) agricultrice le jour et écrivaine le soir, nous a laissé beaucoup de poèmes, en langue bretonne, dédiés à sa Bretagne, et pour l’ajonc, le poème « Une petite fleur d’ajonc parlait » (1971).

Lucien Pouëdras, peintre né à Languidic en 1937 et François de Beaulieu né à Paris en 1947 et résidant à Morlaix, ont conjointement, illustré et écrit un livre paru en 2014. « La mémoire des Landes », Edition Skol Vreizh.

Lucien Pouëdras illustre par ces magnifiques peintures ce que fut la vie des paysans associés aux landes et François de Beaulieu écrit un plaidoyer pour la sauvegarde de ce patrimoine.

Gilles Servat né le 1er février à Tarbes, auteur-compositeur-interprète français, ardent défenseur de la culture bretonne, l’a aussi chanté dans «  la Blanche Hermine) 1971.

Il suffit de creuser un peu dans la littérature pour découvrir que beaucoup d’auteurs ont immortalisé cet arbrisseau complexe, doux par ses fleurs, son parfum et piquant par ces épines acérées. Il ne laisse personne indifférent.

Le grand romancier Charles le Goffic écrivit « Crocs d’argent » en 1922, où il magnifie l’ajonc qu’il aime tant "Comme elle est symbolique de ce pays, cette pauvre plante si méprisée, si haïe des économistes et des agronomes… et deux fois par an, avant et après toutes les autres végétaux, la première et la dernière de toutes les plantes, elle se pare d’une floraison prestigieuse, plus belle que les plus belles, plus riche que les plus riches, une floraison qui l’enveloppe toute entière d’une éclatante tunique d’or." (Charles le Goffic né à Lannion en 1863 où il est mort en 1932, membre de l’Académie française où il occupa le 12ème fauteuil en 1930).

 

Bibliographie :

La Flore de Coste (1972) Flore descriptive et illustrée de la France, livre I. Librairie Scientifique et Technique Albert Blanchard, Paris.

Connaître et reconnaître la flore et la végétation des côtes Manche- Atlantique, Edition Ouest France,

Stratégie d’attraction et de pollinisation, Thomas Sllberfeld, Enseignant en biologie et écologie à l’Université de Montpellier 2,

Le Télégramme, Joseph Lohou, février 2014,

Les plantes des fées et autres esprits de la nature, Véronique Barrau et Richard Ely, Edition Plume de Carotte 2014,

Croyances populaires selon le livre des superstitions, mythes, croyances et légendes, Editions Robert Lafont S.A.S 1995-2019, par Eloïse Mozzani.

Mémoire des Landes, Lucien Pouëdras, François de Beaulieu, Edition Skol Vreizh.


 

Remerciements

Je tiens à remercier Kristen Prioul et Hervé Pottier pour leurs conseils et la relecture,

Isa G. pour son travail d’infographie,

Christian Le Guyader et Hervé Pottier pour les photos,

Croquis : Danielle Camenen.