Les méga-bassines au tribunal

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Ce mardi 19 septembre, deux affaires concernant les méga-bassines du Poitou-Charentes passent en audience au Tribunal administratif de Poitiers : La Pallu (86) et Aume-Couture (16-17-79).

Sauver La Pallu (86)

Avant même les projets de méga-bassines, La Pallu était déjà un cas d’école pour la destruction d’un cours d’eau, de ses zones humides et de ses nappes superficielles en raison des aménagements contre nature qui y avaient été réalisés, dont des prélèvements d’irrigation très excessifs. Mais avec les 6 méga-bassines autorisées en mai 2021 par la Préfecture de la Vienne pour près de 1,5 Mm3 d’eau, on atteindrait le pire du pire !

Les milieux naturels, déjà fortement dégradés, ne s’en remettraient pas : les volumes disponibles dans le sous-bassin de la Pallu sont simplement inférieurs aux capacités de stockage des réserves. Dès lors au regard de la gravité de la situation hydrique, ces réserves prolongeraient et aggraverait une situation de crise. Cela s’inscrit dans une gestion déséquilibrée de la ressource en eau.

Les méga-bassines de l’Aume-Couture (16-17-79)

Le projet de méga-bassines sur ce territoire concerne la création et l’exploitation de 9 retenues de substitution sur les bassins de l’Aume et de la Couture (3 départements concernés) avec un volume total de 1,6 Mm³ d’eau pour une vingtaine d’irrigants. L'Aume et la Couture sont deux petits affluents de la Charente et le projet de réserves vise à augmenter les prélèvements totaux d'environ 1.5 million de m3, bien au-delà du seuil fixé par le SAGE de Charente, avec des risques sur l'alimentation en eau potable qui prélève aussi en nappe superficielle et profonde, tout cela au détriment des rivières et de sa faune.

Le projet a été autorisé par un arrêté préfectoral le 20 janvier 2021 et a été attaqué par les associations Poitou-Charentes Nature, LPO et l’APAPPA.

Le combat juridique continue

Dans les deux cas, La Pallu et Aume-Couture, le rapporteur public propose l’annulation des arrêtés préfectoraux. Dans l’attente du jugement qui devrait être connu d’ici deux semaines, nous rappelons que le combat juridique contre les projets de méga-bassines n’est pas terminé, contrairement à ce que laissent entendre les autorités depuis plusieurs mois.

Dans le cas du bassin du Clain, la plupart des méga-bassines sont sous le coup de recours juridiques (24 sur 30). Celles de La Pallu ont été examiné en audience aujourd’hui, 19 autres attendent la réponse du Conseil d’État1. Seules les 6 bassines de La Clouère pourraient être construites si l’Agence de l’eau décide de les financer.