Pour commencer : La réalisation d'un herbier impliquant de prélever des plantes sauvages dans la nature, il est impératif de respecter les règles de bonne conduite énumérées ci-dessous afin de ne pas mettre en danger les espèces végétales. Gardez toujours à l'esprit que c'est la conservation du végétal vivant dans son milieu naturel qui est le plus important et non la collection !
Quelques règles et bonnes pratiques à respecter
- Ne cueillez pas les plantes dans les zones protégées (Parcs Nationaux, Réserves Naturelles, Zones sensibles bénéficiant d'Arrêtés préfectoraux de protection de biotope...).
- Ne cueillez pas les plantes sur les terrains privés ou les jardins botaniques publics ou privés.
- Ne cueillez pas les plantes protégées par la loi et/ou rares : l'important n'est pas la collection mais bien de préserver les espèces rares dans leurs milieux.
- Récoltez un seul pied de la plante sans saccager le milieu où elle pousse.
- Si possible, prélever la plante lorsqu’elle a des fleurs et des fruits.
- N’arrachez pas la plante de terre : couper la tige à l'aide de ciseaux et laissez les racines.
- Effectuez votre cueillette dans la journée, une fois que la rosée a disparu.
Temps de réalisation
Plusieurs jours : construire un herbier est un projet qui s'inscrit sur le long terme.
Matériel nécessaire
- 1 paire de ciseaux
- 1 petite pince à bouts plats (pour étaler et disposer la plante fraiche)
- Papier journal (plusieurs feuilles)
- 1 chemise cartonnée
- 2 feuilles de carton format A4 (21x29,7 cm)
- Papier absorbant sans encre (essuie-tout, papier buvard...)
- Feuilles de papier dessin
- Ruban adhésif de petite largeur
- Étiquettes
- Crayon bic ou à encre de Chine
- Un cahier à spirale format A4 ou un classeur
- Quelques gros livres très lourds : encyclopédies, dictionnaires...
Étapes de réalisation
Étape 1 - La récolte de la plante
Sur le terrain (bord d'un chemin, dans votre jardin), couper la tige de la plante à l'aide des ciseaux, suffisamment près du sol, de façon à ce que la tige porte plusieurs feuilles et au minimum une fleur. Il n'est pas nécessaire de déraciner la plante.
Placez la plante coupée bien à plat entre quelques feuilles sèches de papier journal et glissez le tout dans la chemise cartonnée pour continuer votre récolte. Une fois à la maison, ne laisser pas les plantes dans le papier journal car les encres pourraient tâcher les fleurs. Il faudra rapidement disposer les plantes pour les sécher.
Récolte de la plante et étalement © Nicolas Macaire / LPO
Étape 2 - Séchage
Avant de mettre "sous presse" la plante à sécher, vous devrez lui donner sa disposition définitive en étalant et en écartant bien chaque feuille, pétales, tiges et fleurs à l'aide de la pince plate. Une fois sèche, il ne sera plus possible de changer la position de la plante sans la casser.
Posez sur votre plan de travail la feuille de carton, la feuille de papier absorbant, et disposez soigneusement la plante dessus en déployant toutes les parties. Recouvrez d’une feuille de papier absorbant, puis d’un carton, et enfin, ajoutez par-dessus plusieurs gros livres très lourds. Pendant deux semaines, changez à peu près chaque jour les feuilles de papier absorbant jusqu’à ce que la plante soit bien sèche. Si possible, évitez de superposer les plantes à sécher.
Séchage de la plante © Nicolas Macaire / LPO
La plante est sèche quand on ne sent plus d'humidité au toucher et qu'elle reste bien rigide quand on la soulève.
Étape 3 - Disposition définitive de la plante sur la feuille de dessin
Une fois sèche, prendre délicatement la plante et la disposer sur une feuille à dessin. Prévoir une feuille par espèce végétale.
Fixez la plante à la feuille à l'aide de fines bandes adhésives (au besoin couper en deux dans le sens de la longueur le ruban adhésif). Prévoir de fixer la plante à différents endroits pour qu'elle ne se casse pas : bas de la tige, pétioles des feuilles, base des fleurs...).
Disposition de la fleur séchée © Nicolas Macaire / LPO
Étape 4 - Étiquetage de la plante
Sur l'étiquette de la planche où figure la plante séchée, n'oubliez pas de mentionner son nom vernaculaire de la plante (c'est à dire son nom usuel français), le nom scientifique (nom latin) de l'espèce, la famille, le lieu de récolte et la date.
Fixation et annotation de la plante sur la feuille de dessin © Nicolas Macaire / LPO
Vous pouvez éventuellement ajouter quelques annotations sur la forme des feuilles, des fleurs... qui soulignent les particularités de l'espèce.
Étape 5 - Rangement
Les différentes pages de votre herbier peuvent s'ajouter à un cahier ou dans un classeur.
Conception d'un herbier / Vecteezy.com
Conservation de l'herbier
Pour que votre herbier reste en bon état au fil des ans, conservez-le dans un endroit frais, sec et à l'abri du soleil. Attention également aux insectes "parasites" des maisons qui peuvent grignoter les plantes sèches (charançons, pyrales, mites...) : vous pouvez disposer un insecticide naturel (citronnelle, lavande) dans votre placard ou votre armoire qui les éloignerons.
Ressources
Voir les pages du Museum National d'Histoire Naturelle (MNHN) consacrées aux herbiers :