Qu'est-ce qu'un herbier ?
Un herbier est une collection de plantes séchées, le plus souvent aplaties et pressées entre des feuilles de papier. Il sert de support physique à différentes études sur les plantes : classification, reconnaissance, inventaire floristique d'un lieu-dit...
Les plantes sont disposées et fixées sur des feuilles de papier et identifiées par des étiquettes mentionnant leurs noms communs, scientifiques et leurs familles ainsi que les lieux où elles ont été prélevées.
Le terme herbier (herbarium) désigne aussi l’établissement ou l’institution qui assure la conservation d’une collection, bien souvent dans les muséums d'histoire naturelle.
A l'origine
L'histoire des herbiers est riche et peut faire l'objet de recherches approfondies, c'est pourquoi nous mentionnons ici quelques dates clés qui ont marqué la chronologie de conception des herbiers.
Les premiers herbiers furent élaborés probablement au IIe millénaire avant notre ère, et plus particulièrement dans le sud de l’Irak actuel. Ces premiers herbiers sont de véritables précurseurs aux connaissances thérapeutiques des plantes au Proche-Orient et à l’origine d’une longue tradition scribale.
Plusieurs herbiers furent élaborés au XVIIe siècle par des naturalistes explorateurs qui ont rapportés des taxons de différentes régions du Monde. Ces grands herbiers historiques sont conservés au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).
Les plus importants sont encore classés selon l’ordre suivi par leurs concepteurs, dans les ouvrages où ceux-ci ont décrit des plantes ou élaboré des systèmes de classification. Parmi ces grands auteurs on peut citer les Jussieu actifs au Muséum pendant trois générations (des années 1710 aux années 1850), Michel Adanson (1727-1806), Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), André Michaux (1746-1803), René-Louiche Desfontaines (1750-1833), Alexander von Humboldt (1769-1859) et Aimé Bonpland (1773-1858).
L'herbier Jussieu
Durant 143 ans, à partir du début du XVIIIe siècle, il y eut « un Jussieu » botaniste au Jardin du Roi puis au Muséum. Ils furent cinq, œuvrant simultanément ou se succédant ; tous furent académiciens. Antoine-Laurent de Jussieu est un des membres de cette illustre dynastie de botanistes porteuse de ce patronyme.
Les plantes constituant l’herbier familial ont été, pour beaucoup, envoyées par des correspondants et des collègues durant leurs voyages au long cours. Cependant, la lecture des étiquettes associées aux spécimens permet de découvrir dans de nombreux cas que les plantes proviennent également de différents jardins. En effet, à l’image du jardin de Clifford en Hollande, qui permit au jeune Linné de développer ses compétences en botanique, certains jardins privés conservaient alors les plus riches collections botaniques d’Europe. Ces derniers, ont, dans leur extrême majorité disparu. (Source : MNHN, 2025).
Bernard de Jussieu rapporta dans un de ses voyages le cèdre du Liban, qui manquait au Jardin du Roi, et il eut le plaisir de voir les deux pieds de cet arbre qu’il avait apportés d’Angleterre dans son chapeau, croître sous ses yeux, et élever leurs cimes au-dessus des plus grands arbres.
Les fonctions de l'herbier
Les herbiers ont joué et assurent encore aujourd'hui un rôle important dans la connaissance des plantes. Ils permettent de :
- Comparer les espèces de plantes ou les taxons d'un groupe particulier pour identifier les espèces "difficiles" à partir de spécimens de référence : graminées, carex, joncs, composées, fougères, mousses…
- Participer à l'inventaire floristique d'un lieu-dit, d'une région ou d'un pays.
- De témoigner de l'existence d'espèces rares ou aujourd'hui disparues d'un lieu.
Les herbiers historiques sont régulièrement consultés par les systématiciens. Les chercheurs travaillent sur des images numériques. Les historiens des sciences et de la botanique en particulier, sont également très intéressés par l’étude de ces collections.
Pour bien protéger et préserver un espace de nature, tout commence par bien le connaitre, et notamment les espèces qui le composent. Vous ne soupçonnez peut-être pas la richesse floristique de votre Refuge LPO ? Nous vous invitons, en tant que gestionnaire d'espace Refuge LPO, à réaliser un herbier à votre tour : pour mieux inventorier la flore qui peuple votre espace, mieux la connaitre, et donc, mieux la protéger !
L'herbier est un formidable outil pédagogique. Aujourd'hui encore, il permet d'étudier les plantes et fourni un support apprécié du botaniste en herbe. Vous pouvez commencer un herbier moyennant quelques règles à respecter car l'herbier repose sur le prélèvement d'échantillon de plantes dans la nature. Il faut donc prélever un seul pied de la plante (la tige sans les racines) et vérifier que celle-ci n'est pas protégée tout comme les terrains sur lesquels elle se trouve.
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