Dites STOP à la pollution plastique !

Actualité

Alors que vient d'avoir lieu du 9 au 13 juin 2025 la 3ème conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC3), nous abordons ici le problème de la pollution plastique qui affecte les milieux terrestres et marins, leurs écosystèmes et la biodiversité.

L'océan est le réceptacle final de nos déchets plastiques mais avant d'être drainés, les déchets sont répandus sur la terre ferme et dans nos rivières. C'est un problème de grande ampleur qui commence dans nos jardins, nos champs, nos ruisseaux et nos rivières. Nous pouvons et devons agir à la source et limiter notre consommation de plastique au quotidien pour une meilleure protection de notre environnement et de nos océans.

Pollution plastique sur le littoral / Adobe Stock

Pollution plastique sur le littoral / Adobe Stock

Origine du plastique

C'est parfois un fait oublié, mais le plastique est un matériau issu du pétrole : Les premiers plastiques ont été synthétisés entre 1920 et 1930 par l'industrie pétrochimique. Depuis 1950, la production de plastique n'a cessé de croître et on estime qu'aujourd'hui un Européen consomme à lui seul 120kg de plastique/an.

Le plastique est aujourd'hui omniprésent dans notre quotidien (le domaine médical, les contenants alimentaires, les vêtements synthétiques...) et rend de nombreux services. Ce matériau fait malheureusement trop souvent l'objet d'une utilisation unique et jetable : bouteilles en plastique, bidons, sacs en plastique, emballages, godets pour les semis, jouets, brosses à dents, cotons-tiges... ont une durée de vie limitée.

Les déchets plastique s'accumulent dans les décharges ou sont tout simplement sur terre comme sur mer, abandonnés dans l'environnement. Ils sont emportés par le vent, dispersés dans le sol, transportés par les eaux usées, des rivières aux océans. C'est une pollution pernicieuse qui ne cesse de croître alors que moins de 1/3 de nos emballages sont réellement triés et recyclés.

Au jardin, les godets en plastique peuvent être remplacés par des godets de semis biodégradables © Nicolas Macaire / LPO

Au jardin, les godets en plastique peuvent être remplacés par des godets de semis biodégradables © Nicolas Macaire / LPO

Le plastique pollue l'environnement

Présent partout sur la planète, le plastique pollue l'environnement, d'autant plus qu'il vieillit mal. Sa dégradation prend du temps de 10 à 20 ans pour un sachet plastique et pas moins de 450 ans pour une seule bouteille.

Ce matériau se dégrade lentement en se fragmentant sous l'effet du soleil, par sa manipulation ou son transport par le vent, l'eau, son retournement par les engins agricoles, le passage des voitures... Il se fractionne en particules de plus en plus petites : d'abord macrodéchets qui se divisent en micro-déchets puis en nanodéchets

Le plastique n'est pas un matériau inerte comme le verre par exemple, et une bouteille d'eau en plastique contient en moyenne 250 000 microplastiques et nanoplastiques (étude du Proceedings of the National Academy of Sciences), particules minuscules et invisibles que nous ingérons dans notre organisme.

Ce casier en plastique sert à fixer les plantes aquatiques dans une mare naturelle © Nicolas Macaire / LPO

Ce casier en plastique sert à fixer les plantes aquatiques dans une mare naturelle © Nicolas Macaire / LPO

 

La majorité des déchets plastiques marins proviennent de l'intérieur des terres et mettent très longtemps à se dégrader. Une partie des déchets coulent dans les fonds marins, une autre partie flotte et finit par former des vortex de déchets, une sorte de "soupe de plastique" au gré des courants marins. Le vortex le plus important s’étend entre le Japon et les États-Unis sur une surface d’environ trois fois la France (1,6 million de km2) et forme une sorte de continent de déchets plastiques flottants. Si rien ne change, l’océan pourrait, d’ici 2025, contenir 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poissons et, en 2050, plus de plastiques que de poissons (source : Ellen MacArthur Foundation).

Les micro-déchets plastique sont ingérés par les oiseaux, les poissons, les mammifères marins (phoques, dauphins, baleines...) et les tortues marines. Leur ingestion peut provoquer la mort de ces animaux par occlusion intestinale, la faune marine confondant les morceaux de plastique avec des proies naturelles. Mais sachez que nous mangeons nous aussi du plastique en consommant du poisson. 

Sur terre, dans nos jardins, dans les vergers, les champs..., le plastique peut constituer des pièges mortels pour la petite faune sauvage. Les filets de protection des arbres fruitiers en nylon sont des pièges dans lesquels les oiseaux peuvent se prendre par les pattes (mésanges, étourneaux, merles noirs...). Les seaux d'eau vides, les bouteilles en plastique, les pots de fromage blanc, les ficelles des sacs poubelles sont autant de pièges pour les mulots, les escargots, les insectes, les arachnides (araignées)... Pensez à les retirer de votre jardin ! Vous sauverez de nombreuses espèces.

Nid de Fou de Bassan (Morus bassanus) constitué de filets de pêche en plastique, ils constituent un danger pour cet oiseau marin

Nid de Fou de Bassan (Morus bassanus), constitué de filets de pêche en plastique, ils constituent un danger pour cet oiseau marin / Pixabay

 

 

Sur la plage, les capsules d'oeufs de raie (Raja sp.) font partie de la laisse de mer et ne sont pas des morceaux de plastique © Nicolas Macaire / LPO

Sur la plage, les capsules d'oeufs de raie (Raja sp.) font partie de la laisse de mer et ne sont pas des morceaux de plastique © Nicolas Macaire / LPO

Agir : réduisons à la source l'utilisation du plastique

Dans la Charte des Refuges et dans les 15 Gestes, nous invitons les propriétaires de terrains, balcons, terrasses... à "préserver leurs refuges de toutes les pollutions". Pour réduire ce problème écologique de grande ampleur, voici quelques pistes d'actions concrètes, génératrices d'effets que vous pouvez appliquer :

  • choisir dans les rayons des magasins des emballages recyclés à base de carton, de papier, en évitant le plastique.
  • choisir de l'eau dans des bouteilles en verre en non en plastique rendant ainsi service à l'environnement et à votre santé.
  • choisir pour la toilette, l'hygiène des produits cosmétiques avec des certifications bio, pourquoi pas sous forme solide pour éviter le contenant plastique voire les confectionner soi-même, et s'orienter vers des produits durables : brosse à dents en bambou, gobelets recyclés, rasoirs en métal ou en bois...
  • faire des achats en vrac de produits alimentaires (pâtes, riz, lentilles...) en apportant vos contenants.
  • choisir des vêtements éco-responsables, à base de coton bio et ayant un circuit court : les vêtements issus de la "fast fashion" contiennent bien souvent des synthétiques, c'est à dire des fibres plastiques qui finissent dans l'eau.
  • choisir des outils et des aménagements de jardin pérennes et durable, en bois, acier... et non en plastique quand cela est possible. Et si ces objets sont en plastique alors :
  • faire durer au maximum vos objets en plastique, en les réemployant, en les recyclant : cela permet de limiter le principe du "tout jetable".

Ressources

Pour en savoir plus :

Livret PDF - Tout comprendre : le paradoxe du plastique - ADEME (2025)

Livret PDF - Convention OSPAR (2007, dernière actualisation) - Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est.

Surfrider Foundation Europe : association environnementale créée en 1990 ayant pour but la mise en valeur et la protection des océans, notamment sur le problème de la pollution plastique.