Choisir et installer son matériel

Choix, paramétrage et installation du matériel

Choisir et installer son matériel

Choix, paramétrage et installation du matériel

L’objectif de cette page est de proposer des références durables et fiables de matériel d’enregistrement qui permettent de réaliser des suivis à long terme les plus standardisés possible, tout en étant compatible avec le protocole de Vol de Nuit. Les informations sur cette page sont volontairement succinctes et toutes les informations détaillées concernant le choix de l’enregistreur, ses réglages, le choix des micros, la construction de piège à son ou encore le déploiement et le positionnement du matériel sur le terrain sont présentées dans le livre « La migration nocturne par le son »  de Stanislas Wroza et Julien Rochefort.

 

Choix du matériel

Dans le cadre du programme Vol de Nuit, nous vous recommandons fortement d’utiliser un couple enregistreur et un piège à son.

Enregistreur

Le choix est large mais un des critères importants à prendre en compte lors de l’achat est la possibilité de brancher un micro externe sur une prise jack ou XLR. En effet, les micros intégrés à l’enregistreur sont généralement de bonne qualité mais beaucoup moins performants et sensibles que des capsules seules ou montées en piège à son (plus d’infos plus bas). Plusieurs modèles font référence comme le Tascam DR-05X, qui possède l’avantage d’être programmable, les Olympus LS-P1, LS-P4 et LS-12 ou encore les Zoom H4N, H1 et H5. Le prix varie selon les modèles et peut être assez élevé. Le principal inconvénient provient du fait que l’autonomie est souvent courte, de quelques nuits au maximum, ce qui les rends peu adéquats pour des suivis sur zones isolées.

L’Audiomoth représente une excellente solution car il est possible d’y brancher un micro externe grâce à une prise jack femelle à souder (sur la version 1.2.0). On peut ainsi y brancher des capsules de type AOM5024 ou EM272 évoquées ci-dessous pour augmenter considérablement la sensibilité et la qualité d'enregistrement. C'est un outil très performant puisqu’il est programmable, possède une grande autonomie (jusqu’à 2 ou 3 semaines) et coûte relativement peu cher

Les enregistreurs « tout-en-un » de type SM4, SM Mini et SM Micro constituent aussi des solutions très intéressantes car ils sont très robustes, possèdent des micros à sensibilité très satisfaisante, une autonomie pouvant allez jusqu’à plusieurs mois et sont programmables. La principale limite reste le prix, en particulier pour le SM4 et le SM Mini : ce sont d’excellentes solutions pour des sites isolés ou des programmes de recherche à large échelle, mais il n’est pas forcément nécessaire d’investir autant pour démarrer un suivi depuis son jardin.

Paramétrage

Le paramétrage de l’enregistreur est à ne surtout pas négliger. Choisissez un mode manuel où vous pourrez choisir le niveau d’enregistrement et/ou la sensibilité. Ces paramètres seront souvent réglés assez haut, au maximum ou presque, pour maximiser la détection des cris faibles (pensez à faire des tests avant de vous lancer !). Evitez à tout prix les limiteurs qui modifient automatiquement le gain et/ou la sensibilité ainsi que les déclenchements automatiques, qui ont un bien trop grand taux d’erreur pour donner des résultats satisfaisants. En revanche, quand l’option est disponible, un léger filtre passe-haut (autour de 200 Hz) améliorera l’écoute et diminuera l’impact des bruits de la circulation et du vent. Enregistrez en format .wav pour ne pas perdre de qualité et choisissez une fréquence d’échantillonnage entre 32 et 48kHz, valeurs qui forment un très bon compromis entre consommation de batterie, taille de fichier, fréquence maximum enregistrée et qualité de son. Si vous pouvez choisir la résolution d’échantillonnage, sélectionnez 16 ou 24bits. Si vous ne pouvez enregistrer qu’en .mp3, choisissez la meilleure qualité possible. Pour tous ces paramètres, il est important de réaliser des tests pour trouver la valeur idéale dans votre situation et avec votre matériel.

Microphone

Le piège à son, qu’il soit mono ou stéréo, est recommandé dans le cadre du présent programme car il correspond parfaitement aux attentes de l’enregistrement des cris de vol nocturne : omnidirectionnalité, durabilité, fiabilité. Des capsules simples montées en micro-cravate peuvent aussi être utilisées sans forcément être intégrées dans un piège à son. Les modèles de capsules omnidirectionnelles faisant référence sont les modèles Primo EM272 et PUI Audio AOM 5024L-HD-R. Pour rappel, toutes les informations concernant le matériel et notamment la construction de piège à son sont bien détaillées dans le livre cité en introduction. Comme évoqué précédemment, les microphones fournis dans les enregistreurs de terrain comme le SM-4 se suffisent à eux-mêmes.

Nous déconseillons l’usage de paraboles ou de micro-canons pour le suivi de la migration nocturne : de manière générale, la directionnalité de ces micros est trop importante pour échantillonner correctement le passage sur un large front, et la qualité de des données s’en ressent grandement. De plus, le gain moyen en qualité de son est plutôt limité, car seuls les oiseaux passant en plein dans l’axe seront enregistrés de manière vraiment optimale.

 

Installation

L’idéal est de positionner son dispositif dans un endroit où la gestion quotidienne est aisée.  Le plus simple est de le poser chez soi : son jardin, son balcon, son toit ou son rebord de fenêtre. L’objectif est de limiter au maximum les bruits parasites comme les routes, les oiseaux chanteurs locaux, les voisins bruyants ou les feuilles d’arbres. Placer son micro en hauteur dans un endroit dégagé permet généralement cela, même si cela augmente parfois l’impact du bruit de route. Poser son micro sur son toit représente une solution généralement très satisfaisante, par une fenêtre de toit par exemple. En ayant une longueur de câble suffisante, il est même souvent envisageable d’avoir l’enregistreur en intérieur et le micro en extérieur en faisant passer le câble par une fenêtre ou une porte, ce qui rend la logistique plus facile et agréable. Eviter la proximité directe avec des murs et des façades, qui renvoient des échos qui rendront vos sons moins nets à l’oreille comme sur les sonagrammes.

Si vous équipez un site plus distant, assurez-vous de bien dissimuler votre matériel et de tester les piles ou les batteries assurant l’autonomie du dispositif. De même, veillez à disposer d’assez de mémoire interne pour la durée de pose de l’enregistreur.

 

Conseils

Une fois que vous avez sélectionné le bon matériel, des paramètres optimaux et un bon emplacement choisi, il est conseillé de les conserver dans la mesure du possible. En effet, des modifications importantes de ces facteurs ont un impact parfois important sur la capacité de détection du flux de migration, et donc sur la standardisation des données. Difficile de mesurer l’évolution du passage des grives sur un automne si vous ajoutez 4 capsules en cours de route ! Si vous devez faire des changements, faites-les de manière simultanée et de préférence pendant une période « creuse » de la migration.

dernière mise à jour : 21 février 2024