Comptage visuel direct

Recenser les oiseaux migrateurs du lever au coucher du soleil sur des sites caractérisés par un fort passage migratoire

Des suivis historiques sur 4 sites majeurs d’étude de la migration

La LPO France étudie les oiseaux migrateurs sur 3 sites d'intérêt international pour la migration :

Les suivis de la migration comptent parmi les plus anciens programmes de recensement gérés par la LPO, avec le comptage Wetlands (1967). Et pour dire, l’emblématique col d’Organbidexka est suivi depuis 1979 et la Pointe de Grave depuis 1984 !

D'autres sites font l'objet de suivis par la LPO comme la Pointe de l'Aiguillon, le col de l'Escrinet, le défilé de l'Écluse, etc. Si vous êtes intéressé(e)s par l’observation de la migration, découvrez les sites proches de chez vous sur le site Migraction.

Comment et pourquoi compter les oiseaux migrateurs ?

Sur le terrain, la collecte de donnée sur les oiseaux migrateurs se fait du lever du jour au coucher du soleil et suit un protocole bien précis, qui demande patience et concentration. Il s’agit de repérer les oiseaux dans une sphère d’observation, de les identifier, de les compter et de les suivre tout au long de leur passage au-dessus du site.

Grâce à la répétition à l’identique de ce protocole chaque année et avec un recul de plus de dix ans on peut mesurer l’évolution de la phénologie migratoire des espèces. La collecte d’informations essentielles sur le déroulement de l’activité migratoire des oiseaux permet, sur le long terme, de déterminer des tendances démographiques des populations d'oiseaux et d’évaluer l’état de santé des migrateurs.

L’évolution du nombre d’oiseaux observés sur un site en migration active est le plus souvent corrélée à la taille de la population de laquelle ils sont issus. Et, si des baisses d'effectifs sont détectées chez certaines espèces, des mesures de conservation doivent être mises en place. Par exemple, le suivi sur le col d’Organbidexka été l'un des indicateurs qui a permis de quantifier l’effondrement de la population européenne de Milan royal. Un plan national de restauration de l’espèce a été instauré par la suite.

Enfin, ces recensements, par une organisation sous forme Ecovolontariat, ont aussi vocation à former les ornithologues de demain à l'identification des oiseaux et à sensibiliser le grand-public à la conservation des oiseaux migrateurs. 

Observateurs au col d'Organbidexka © Clive LACHlan

Un indicateur pour mesurer l’impact du réchauffement climatique sur le comportement migratoire

La LPO France a développé un indicateur pour mesurer l’impact du réchauffement climatique sur les dates d’arrivée des migrateurs en France. Il mesure ce qu’on appelle un décalage de phénologie, c’est à dire l’avancée ou le retard dans les dates d’arrivée des migrateurs par rapport aux autres années.

Une mobilisation essentiellement bénévole

La collecte des quelques millions de données sur la migration a été rendue possible essentiellement grâce à l’action bénévole. Chaque année depuis 1979, des centaines de bénévoles viennent se former sur les sites de suivis, contribuent à la collecte et la saisie des données ainsi qu’à la sensibilisation des visiteurs au phénomène de migration.

Participer

Vous êtes intéressé(e) par ce phénomène et vous avez envie de vivre une expérience hors du commune ? Participez au suivi de la migration en tant qu’écovolontaire sur différents sites d’étude de la migration : la Pointe de Grave, le Cap Ferret, le Col d’Organbidexka. Avec l’appui d’ornithologues référents, votre mission sera de déterminer et de recenser les différentes espèces migratrices, d’intégrer ces résultats à diverses bases de données (Faune-AquitaineMigractionTrektellen) ou encore de sensibiliser le public au phénomène de la migration des oiseaux.

Contact : Jean Paul Urcun

En savoir plus

dernière mise à jour : 19 janvier 2022