Hirondelle de rochers

Conseil Biodiversité
Hirondelle de rochers posée au sol

Hirondelle de rochers © Emile Barbelette

Description

Difficile à suivre aux jumelles, cette virtuose de la voltige est l’Hirondelle dont le vol est le plus maîtrisé. En effet, il s’apparente à un véritable spectacle le long des falaises avec des piqués vertigineux. L’Hirondelle de rochers est celle qui passe le plus de temps dans notre pays. Migratrice au nord de son aire de répartition, elle devient migratrice partielle dans le sud de l’Europe. Les migrateurs se déplacent vers la région méditerranéenne ou dans le nord de l’Afrique.

L’Hirondelle de rochers est la plus grande des hirondelles européennes avec ses 15 centimètres et ses 22 grammes. Cette espèce assez trapue, se distingue par une coloration brun terne teinté de gris sur le dos, le dessous quant à lui est gris brunâtre très pâle et plus clair vers la gorge. Les couvertures sous alaires sont nettement plus sombres, de même que le bas du ventre. La queue, courte et carrée, est dépourvue de filets et révèle deux taches blanches lorsqu’elle est en vol. Ce dernier critère est diagnostique pour son identification. 

Longueur

  • 15 cm

Poids

  • 20 à 22 g

Longévité

  • Jusqu'à 8 ans

Mâle et femelle

Le mâle et la femelle ont des plumages semblables.

Voix

Plutôt discrète, elle émet parfois quelques cris brefs et roulés, le chant est un gazouillis rapide.

Répartition  

Méridionale, l’Hirondelle des rochers est présente le quart sud-est de la France. Les individus nichant au nord de l’aire de répartition hivernent sur le pourtour méditerranéen.  

Deux hirondelles de rochers sur le bord d'une fenêtre

Deux hirondelles de rochers © Bernard Deceuninck

Migration et hivernage

L’arrivée sur les sites de reproduction est signalée à partir de la dernière décade de février et en mars.  

Alimentation

Durant le vol exploratoire des falaises, l’Hirondelle de rochers inspecte chaque fissure où se blottissent insectes et arachnides. En vol, elle capture essentiellement des insectes comme les diptères ou les lépidoptères. Elle affectionne aussi la chasse au-dessus des rivières et des pièces d’eau en saison de nidification et en migration, capturant alors d’autres insectes comme les trichoptères, les plécoptères ou certains diptères.

Comportements

Évoluant au ras des falaises, soit en battant des ailes, soit en planant, elle est capable de profiter au mieux des courants ascendants. Sans relâche, elle va et vient, exécutant un adroit virage à la fin de chaque trajet.

Reproduction

L’incubation, assurée essentiellement par la femelle, dure environ 14 jours. Les jeunes sont nourris au nid par les deux adultes jusqu’à l’âge de 25-26 jours. L’émancipation intervient deux à trois semaines après le départ du nid. 

Hirondelle de rochers en vol

Hirondelle de rochers © Bernard Deceuninck

Habitat

Absente des régions de plaines, cette Hirondelle occupe des sites très variés mais toujours en présence de reliefs et de zones rupestres. L’espèce niche depuis le bord de mer jusqu’à 2 800 m avec une amplitude altitudinale importante, s’étalant donc de l’étage méditerranéen à l’étage alpin. Elle utilise également les constructions humaines comme sites de nidification : ponts, viaducs, tunnels, maisons individuelles ou bâtiments publics, même au cœur de villes.

Nidification

Les parades manifestées par des cris et des poursuites ont lieu en avril. La construction d’un nouveau nid en avril s’avère longue, c’est pourquoi les hirondelles réutilisent fréquemment les anciens nids. Ces derniers sont construits à l’abri de la pluie, à l’ombre, sur des surplombs naturels ou artificiels. Le nid en forme d’une demi-coupe est maçonné avec de la boue et garni de racines, mousses et de plumes. Peu farouche, l’Hirondelle de rochers se laisse observer dans de bonnes conditions lorsqu’elle récolte de la boue pour édifier son nid. Une première ponte de deux à cinq œufs tachetés de brun et de gris est déposée en début de mai, suivie en général d’une deuxième. Les pontes les plus tardives interviennent dans le courant d’août.

Survie et prédation / Menaces

Comme les autres hirondelles, l’Hirondelle de rochers craint le chat, la Fouine, l’Épervier, le Lérot et le Faucon Hobereau.

Statut

Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’Hirondelle de rochers sont faibles, bien que son milieu de vie ne soit pas définitivement à l’abri des aménagements par l’Homme. Sa nourriture, constituée principalement d’insectes, est sensible aux diverses substances utilisées notamment en agriculture, ce qui peut constituer, comme pour beaucoup de passereaux insectivores, un impact désastreux. Cette espèce peut être un sujet d’étude et de recherche intéressant quant à sa grande progression dans le pays. Étant une espèce méridionale, elle semble être un bon indicateur du changement climatique actuel.

 

Retour des hirondelles

Pour suivre en direct le retour des hirondelles en France c'est par ici !

 

Source : Article sur l’Hirondelle de rochers réalisé par Julie Cabri, ambassadrice de la biodiversité à la LPO PACA dans le cadre de l'année d'actions pour les hirondelles et les martinets 2019