La Fauvette pitchou est une fauvette devenue rare en Normandie, localisée aux landes à ajoncs du Cotentin et plus localement du sud de la Manche. Son nom, « pitchou », vient du provençal qui veut dire « petit ».
Sédentaire, elle est très sensible aux hivers froids et surtout ne supporte pas un enneigement prolongé. C’est ainsi que l’épisode neigeux exceptionnel de mars 2013 (le Cotentin sous plusieurs décimètres de neige pendant une semaine !) a presque fait disparaître l’espèce en Normandie. On estime la perte de 80 à 90 % des effectifs. Consommatrice d’araignées qu’elle trouve dans les massifs d’ajoncs en hiver, la Fauvette pitchou n’avait plus accès à sa nourriture.
Depuis, elle refait difficilement ses effectifs, mais on est encore loin de la situation d’avant 2013. Sur le Mont Colquin (mont de Doville) dans la Manche, des 9 couples recensés en 2012 sur 70 ha, on atteint péniblement 2 territoires en 2022, une décennie plus tard.
Très localisée à l’échelle mondiale (Espagne et Portugal, France méditerranéenne et de l’Ouest, Corse, Sardaigne et un peu l’Italie), elle est aussi en déclin dans ses bastions ibériques, faisant d’elle une des rares espèces françaises « quasi menacée » à l’échelle mondiale.
On voit que même en ces temps de réchauffement climatique, les espèces du Sud ne sont pas forcément en augmentation, car les habitats ne suivent pas le climat et la rapidité des changements ne permet pas aux espèces de s’adapter. La protection de ses derniers habitats de landes atlantiques est donc encore plus nécessaire.