Réduire la pollution lumineuse

Conseil Biodiversité
pollution lumineuse représentée sur une carte

© nasa_gallery

Une menace silencieuse mais omniprésente

La pollution lumineuse désigne l’excès de lumière artificielle diffusée dans le ciel nocturne, dépassant 10 % de la luminosité naturelle selon l’Union Astronomique Internationale. Aujourd’hui, plus de 80 % de la population mondiale vit sous un ciel altéré par cette lumière, émise par les enseignes, les bâtiments, les routes ou les parkings. Ce phénomène, souvent sous-estimé, engendre un gaspillage énergétique considérable, perturbe les observations astronomiques, et a des répercussions notables sur la santé humaine (troubles du sommeil, stress, dérèglement de l’horloge biologique).

Des impacts profonds sur la biodiversité

La lumière artificielle perturbe gravement les cycles naturels de nombreuses espèces, notamment les animaux nocturnes. Chez les oiseaux migrateurs, elle provoque désorientation, collisions mortelles et épuisement. Les mammifères, comme les cervidés ou les micromammifères, évitent les zones éclairées, ce qui limite leur accès à la nourriture. Les reptiles, tels que les jeunes tortues marines, peuvent être attirés vers l’intérieur des terres au lieu de rejoindre la mer. La lumière modifie aussi les comportements de reproduction, de prédation et de pollinisation, affectant ainsi l’équilibre des écosystèmes. Les insectes, attirés par les sources lumineuses, deviennent des proies faciles, ce qui déséquilibre les chaînes alimentaires et menace les pollinisateurs.

Un cadre réglementaire en évolution

La loi française, notamment à travers l’arrêté du 27 décembre 2018, encadre l’usage de l’éclairage nocturne. Elle impose des plages horaires d’extinction pour certains types d’éclairages (bâtiments publics, vitrines, parcs, etc.) et autorise les maires à adapter ou renforcer ces mesures. La « Trame noire », complémentaire à la Trame verte et bleue, vise à préserver les corridors écologiques nocturnes en intégrant les besoins des espèces actives la nuit. Cette approche encourage les collectivités à repenser l’aménagement du territoire en tenant compte de l’impact de la lumière sur la faune.

Des solutions concrètes pour une cohabitation respectueuse

Réduire la pollution lumineuse passe par des gestes simples mais efficaces : limiter la durée d’éclairage, orienter les sources lumineuses vers le sol, utiliser des LED à faible composante bleue (type ambré), adapter l’intensité lumineuse aux besoins réels, et éviter d’éclairer les milieux naturels sensibles. L’extinction partielle ou totale de l’éclairage en milieu de nuit, déjà pratiquée par plus de 12 000 communes, permet de préserver la biodiversité tout en réalisant des économies d’énergie. Enfin, des animations organisées par la LPO et ses partenaires permettent de redécouvrir la richesse de la vie nocturne et de sensibiliser le public à l’importance de la nuit pour le vivant.

Pour en savoir plus

  • Consultez notre fiche médiation « Pollution lumineuse » en bas de page
  • Consultez le site de l’ANPCEN (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l'Environnement Nocturnes), centre de ressources de référence des enjeux de la pollution lumineuse depuis plus de 20 ans