Espèces végétales locales :
Les espèces locales (indigènes) désignent les espèces qui évoluent naturellement dans une zone biogéographique donnée, sans intervention humaine. Ces espèces établissent des relations écologiques avec les espèces animales locales. Les espèces végétales locales sont également plus résistantes aux maladies et aux ravageurs locaux, contribuant ainsi à maintenir l'équilibre et la diversité des écosystèmes. Au fil du temps, elles ont développé une capacité d'adaptation aux conditions climatiques, aux types de sols, et aux autres organismes présents dans leur environnement. De plus, ces espèces créent des habitats naturels d'une grande richesse, offrant des refuges cruciaux pour la faune sauvage. Elles jouent également un rôle essentiel en fournissant des sites de reproduction et de nidification à la faune locale.
Favoriser ces espèces aide à renforcer la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques.
En 2015, un collectif d’acteurs de l’environnement a créé une marque pour garantir de l’origine locale de plants et de semences. De nombreux pépiniéristes se sont engagés à proposer uniquement des essences sauvages issues de la collecte de semences ou de boutures en milieu naturel local. En signant avec la marque « Végétal local », les pépiniéristes témoignent d'une démarche responsable visant à préserver la biodiversité en conservant les gènes du territoire. Privilégier les espèces locales plutôt que les espèces ornementales contribue à cette préservation active de la diversité biologique.
Comment se procurer des plants ?
- Dans la nature : cette méthode est à éviter, sauf si le site de prélèvement est condamné (futur chantier), ou que les espèces prélevées sont très communes et que vous en avez l’autorisation. Sollicitez plutôt vos proches ou vos voisins.
- Le bouturage : à l’automne, prélevez quelques rameaux de 30 cm de long environ. Repiquez- les en les enfonçant de 20 cm dans le sol et en garnissant de sable fin le fond du trou. Arrosez suffisamment. Cette méthode est valable pour de nombreux ligneux.
- Le marcottage : Au printemps ou à l’automne, pliez un jeune rameau et recouvrez-le en partie de terreau humide et maintenez-le à l’aide d’une pierre. La séparation du pied mère et le repiquage peuvent se faire dès l’automne suivant. Cette méthode s’applique au lierre, la clématite, la ronce, le chèvrefeuille…
- Le semis : Un semis des graines peut être effectué soit en pépinière soit en place, selon les espèces. Une vernalisation (passage au froid imitant les conditions hivernales) et une stratification (conservation des graines disposées par couches alternées avec de la terre ou du sable) sont souvent nécessaires.
Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) :
Les Espèces Exotiques Envahissantes sont des espèces qui ont été introduites intentionnellement ou accidentellement en dehors de leur aire naturelle de répartition et qui se propagent rapidement souvent au détriment des espèces indigènes.
Les EEE entraînent des impacts négatifs sur l’environnement, l’économie et la santé humaine. D’un point de vue environnemental des effets négatifs sont constatés sur les habitats naturels, la biodiversité locale et les services rendus par les écosystèmes. Elles sont en compétition avec les essences locales pour les ressources naturelles, tel que la lumière, les nutriments ou encore l’eau.
Le caractère envahissant d'une espèce exotique ne découle pas systématiquement de son origine. Sa propension à devenir envahissante est étroitement liée aux conditions environnementales lors de son introduction. Le passage à un statut envahissant survient lorsque ces espèces sont implantées dans des milieux propices à leur croissance rapide et à leur capacité à entrer en compétition avec les espèces autochtones.
Exemples de végétaux ligneux considérées comme espèces exotiques envahissantes : Arbre aux papillons (Buddleia davidii) ; Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ; Érable negundo (Acer negundo) …
Au niveau mondial, les EEE ont contribuées à près de 40% des extinctions d’espèces enregistrées depuis les 400 dernières années.
Conseils pour limiter la propagation des EEE :
- Ne pas introduire d’espèces exotiques ou d’espèces ornementales dans le jardin : je privilégie les essences indigènes et locales si je veux planter chez moi.
- Je coupe ou arrache les espèces exotiques qui seraient présentes dans le jardin.
- Ne pas jeter de restes d’EEE dans le jardin, dans la nature, ni même dans le compost, car elles pourraient survivre, produire de nouvelles pousses et se propager. Placer les résidus de plantes dans des sacs noirs et les jeter aux ordures.
- Pour des travaux de végétalisation, j’opte pour des pépinières certifiées « Végétal local ».
Aller plus loin
- Favoriser les essences locales (fiche biodiversité & paysage urbain)
- Position de la LPO sur les espèces exotiques envahissantes (2018)
- Je plante et préserve des variétés locales d’arbres et d’arbustes
- Regardez l'épisode 6 (saison 1) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Un jardin pour la biodiversité !