Les hirondelles : ambassadrices du printemps et sentinelles de la biodiversité
Les hirondelles, appartenant à la famille des Hirundinidés, sont des oiseaux migrateurs emblématiques. Leur silhouette élancée, leur queue fourchue et leurs ailes effilées les rendent aisément reconnaissables. En France, cinq espèces sont présentes, dont les plus communes sont l’Hirondelle rustique, l’Hirondelle de fenêtre et l’Hirondelle de rivage. Moins fréquentes, l’Hirondelle de rocher et l’Hirondelle rousseline complètent ce cortège.
Portraits croisés des principales espèces
- L’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) est typiquement rurale. Elle niche dans les bâtiments agricoles et se distingue par sa gorge rouge brique et ses longs filets caudaux. Elle effectue deux pontes par an et se nourrit exclusivement d’insectes capturés en vol.
- L’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum), plus citadine, construit ses nids sous les avant-toits ou les rebords de fenêtres. Son plumage noir bleuté contraste avec son croupion et son ventre d’un blanc éclatant.
- L’Hirondelle de rivage (Riparia riparia), la plus petite des trois, creuse ses nids dans les berges sableuses ou les carrières. Elle présente un plumage brun et une bande pectorale caractéristique.
Toutes ces espèces hivernent en Afrique et reviennent en Europe au printemps pour se reproduire.
Une protection légale stricte
Les hirondelles sont intégralement protégées par la loi française. Il est interdit de détruire ou de perturber leurs nids, de capturer les individus ou de les déranger, notamment pendant la période de reproduction. Toute infraction est passible de lourdes sanctions.
Menacées par la modernisation du bâti
La rénovation énergétique, la disparition des bâtiments anciens et les façades lisses des constructions modernes réduisent drastiquement les sites de nidification. En dix ans, les populations d’Hirondelles de fenêtre ont chuté de plus de 30 %, et celles d’Hirondelles rustiques de plus de 40 %.
Problèmes fréquents et solutions concrètes
- Salissures : les fientes peuvent être gênantes. Il est possible d’installer des planchettes de protection sous les nids pour les recueillir.
- Travaux : les ravalements de façade ou rénovations de toitures peuvent détruire des nids. Il est impératif de les planifier hors saison de nidification (mars à octobre) et de demander une dérogation si nécessaire.
- Destruction volontaire : elle est illégale. En cas de constat, il faut alerter la LPO ou l’OFB.
- Aide à la nidification : privilégier les matériaux rugueux, installer des nichoirs artificiels, laisser des ouvertures dans les bâtiments, ou encore mettre à disposition de la boue et de la paille pour la construction des nids.
Que faire en cas d’hirondelle en détresse ?
- Jeune tombé du nid : s’il est en bonne santé, le replacer dans son nid ou dans un autre nid occupé. En cas de doute, contacter un centre de soins.
- Adulte blessé : le placer dans un carton aéré, au calme, et contacter un centre spécialisé.
Favoriser leur présence naturellement
Avant d’installer des nichoirs, il est essentiel de favoriser un environnement propice : haies, prairies fleuries, mares, absence de pesticides… Ces aménagements profitent à l’ensemble de la faune et renforcent la présence d’insectes, principale ressource alimentaire des hirondelles.
Pour en savoir plus
- Consultez nos fiches médiation et juridique en bas de page
- Découvrez nos fiches espèces « hirondelles »
- Découvrez nos nichoirs hirondelles
- Regardez l'épisode 5 (saison 1) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Vivre avec les hirondelles, des conseils !