Cohabiter avec le Blaireau dans les jardins

Conseil Biodiversité
Blaireau européen

Blaireau européen © AN AER Pictures

Le blaireau européen : un terrassier discret au service de la biodiversité

Le blaireau d’Europe (Meles meles), mammifère nocturne et farouche, est un habitant discret de nos campagnes, forêts et parfois même de nos jardins. Doté d’un corps trapu, d’un pelage noir et blanc caractéristique et d’un flair redoutable, il est souvent victime d’une mauvaise réputation, injustement accusé de ravager les potagers ou de transmettre des maladies.

Pourtant, ce mustélidé joue un rôle écologique fondamental. Omnivore opportuniste, il se nourrit principalement de vers de terre, d’insectes, de fruits, de céréales et parfois de petits rongeurs. Par ses activités de fouissage, il aère les sols, favorise la germination des graines et participe à la dissémination des espèces végétales. Ses terriers, véritables ouvrages d’ingénierie souterraine, peuvent abriter d’autres espèces comme le renard, le lapin de garenne ou même le Petit rhinolophe, une chauve-souris protégée.

Le blaireau est également un indicateur de la bonne santé des sols : sa présence est souvent corrélée à une forte densité de lombrics, absents des terres appauvries par l’agriculture intensive. Pourtant, il reste chassable en France, notamment par la vénerie sous terre, une pratique cruelle et controversée qui consiste à le déloger à l’aide de chiens, de fumée ou d’outils métalliques.

Cohabiter avec le blaireau : une question d’équilibre

Il n’est pas rare que le blaireau visite les jardins, surtout en période de sécheresse, à la recherche de nourriture plus accessible. S’il peut occasionner quelques dégâts superficiels (creusements, déterrage de bulbes), il ne représente aucun danger pour l’Homme. La tuberculose bovine, souvent évoquée, touche principalement les élevages intensifs et les animaux sauvages en sont davantage victimes que vecteurs.

Pour limiter sa présence sans nuire à l’animal, des solutions simples existent : poser un grillage au sol pour protéger les plantations, installer une clôture enterrée en “L”, ou encore éviter d’arroser et de tondre excessivement la pelouse en été. Une clôture électrique temporaire peut également dissuader les intrusions.

Un artisan de la nature à protéger

Le blaireau est un acteur essentiel de l’écosystème. Sa destruction, souvent injustifiée, ne résout pas les problèmes agricoles et contribue à déséquilibrer les milieux naturels. Apprendre à cohabiter avec lui, c’est reconnaître sa valeur écologique et œuvrer pour une biodiversité plus riche et plus résiliente.

Pour en savoir plus

  • Trouvez les solutions qui vous conviennent en consultant notre fiche conseil « Blaireaux dans les jardins », en bas de page
  • Consultez notre fiche espèce consacrée au Blaireau 
  • Regardez l'épisode 7 (saison 1) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Mais quel blaireau !