La Martre des pins : un discret prédateur forestier
La Martre des pins (Martes martes) est un mustélidé au corps élancé, au pelage brun soyeux et à la bavette jaune orangé caractéristique. Présente sur la quasi-totalité du territoire métropolitain, elle évite toutefois les zones trop urbanisées, préférant les milieux boisés, les haies et les bosquets. Arboricole mais chassant principalement au sol, elle est surtout active à la tombée du jour et durant la nuit.
Un régime alimentaire varié et utile
Omnivore opportuniste, la martre se nourrit de petits rongeurs, d’oiseaux, d’insectes, de fruits et de charognes. Elle joue un rôle écologique important en régulant les populations de campagnols, notamment le campagnol terrestre, responsable de nombreux dégâts agricoles. En été et en automne, elle consomme également une grande quantité de fruits, contribuant ainsi à la dispersion des graines.
Un statut juridique ambivalent
Bien que native de France, la Martre des pins est classée comme Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts (ESOD) dans 26 départements pour la période 2023-2026. Ce classement permet sa destruction sous certaines conditions, malgré son rôle bénéfique dans les écosystèmes.
Un allié pour la biodiversité et l’agriculture
La martre contribue à l’équilibre des milieux naturels. Des études menées au Royaume-Uni ont montré qu’elle favorise le retour de l’écureuil roux en limitant la prolifération de l’écureuil gris, espèce invasive. En France, elle est un précieux auxiliaire pour les agriculteurs, en limitant les pullulations de rongeurs. Diversifier les prédateurs naturels (martres, renards, rapaces…) est une stratégie efficace pour protéger les cultures de manière durable.
Des problématiques ponctuelles
Bien que discrète, la martre peut occasionnellement :
- s’installer dans des combles, en l’absence de cavités naturelles,
- s’attaquer à des élevages avicoles ou cunicoles,
- consommer des œufs ou des jeunes oiseaux dits « gibier »,
- causer des dégâts dans les ruchers.
Cependant, ces cas restent rares et souvent liés à un manque d’alternatives naturelles dans l’environnement.
Des solutions pour une cohabitation apaisée
- Protéger les élevages : grillage enterré et recourbé, fermeture nocturne des poulaillers, suppression des accès par les branches.
- Prévenir l’installation : condamner les accès aux combles, installer des dispositifs anti-martres (entonnoirs, Stop Minou), tailler les plantes grimpantes.
- Déloger sans nuire : installer un clapet anti-retour pour permettre à la martre de sortir sans revenir, et intervenir hors période de reproduction (septembre à février).
Pour en savoir plus
- Consultez notre fiche médiation « Martre des pins » en bas de page
- Découvrez notre fiche espèce consacrée à la Martre des pins
- Regardez l'épisode 3 (saison 2) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Fouine, Belette… Changez d’idées sur les mustélidés !