La fouine : un petit prédateur mal compris
La fouine (Martes foina) est un mammifère de la famille des mustélidés, reconnaissable à son corps souple et allongé, sa truffe rosée et sa bavette blanche qui descend sur les pattes. Présente sur l’ensemble du territoire français, à l’exception de la Corse et de certaines zones de Provence, elle s’est progressivement adaptée à la proximité humaine, devenant l’un des mustélidés les plus anthropophiles.
Un mode de vie opportuniste et discret
Initialement inféodée aux milieux rocheux, la fouine occupe aujourd’hui une grande variété d’habitats, y compris les zones agricoles et les bâtiments. Omnivore et opportuniste, elle se nourrit de petits mammifères, d’insectes, d’œufs, de fruits, mais aussi de déchets alimentaires en milieu urbain. Sa reproduction a lieu en été, mais l’implantation de l’embryon est différée jusqu’au printemps. La femelle met bas une portée unique de 1 à 7 petits, sevrés en deux mois.
Un rôle écologique souvent ignoré
Souvent perçue comme nuisible, la fouine joue pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes. Elle régule les populations de rongeurs, notamment les rats noirs et surmulots, et peut contribuer à limiter les pigeons dans les bâtiments. Elle agit également comme agent sanitaire en éliminant les individus faibles ou malades.
Des menaces multiples et une législation ambivalente
La fouine est victime de collisions routières, de piégeage, et d’empoisonnements, parfois involontaires via les rodenticides. Elle est classée espèce chassable et, dans certains départements, « espèce susceptible d’occasionner des dégâts », ce qui autorise son piégeage sous conditions. Toutefois, toute intoxication volontaire reste strictement interdite.
Des conflits de cohabitation évitables
La fouine peut occasionner des désagréments lorsqu’elle s’installe dans les combles, provoquant bruits, odeurs ou dégradations. Elle peut également s’attaquer aux œufs dans les poulaillers, voire aux câbles de voiture, un comportement encore mal expliqué. Ces situations sont souvent la conséquence directe de la destruction de ses habitats naturels et de la raréfaction de ses proies.
Des solutions simples pour une cohabitation apaisée
Pour éviter l’installation d’une fouine, il est conseillé de condamner les accès aux combles à l’aide de grillages solides, de couper les branches d’arbres proches des toitures, et de ne pas laisser de nourriture accessible. Si une fouine est déjà présente, il est possible de l’inciter à partir en installant un tunnel muni d’un clapet anti-retour.
Dans les poulaillers, un grillage enterré et recourbé vers l’extérieur, ainsi que la fermeture nocturne, permettent de limiter les intrusions. Pour les véhicules, un nettoyage régulier, l’usage de gaines de protection et le stationnement en garage sont recommandés.
Favoriser un gîte alternatif
Proposer un gîte alternatif, comme un tas de bois ou une boîte isolée avec de la paille, peut encourager la fouine à s’installer hors de la maison. Des plans de gîtes sont disponibles sur le site du GMHL. FT_Fouine_red.pdf
Pour en savoir plus
- Consultez notre fiche médiation « Fouine » en bas de page
- Découvrez notre fiche espèce consacrée à la Fouine
- Regardez l'épisode 3 (saison 2) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Fouine, Belette… Changez d’idées sur les mustélidés !