Grand cormoran et Anguille d’Europe

Actualité

Chaque mercredi, tout au long de l’année 2025, la LPO vous propose « Entre ciel et mer » : des portraits croisés d’un oiseau marin nicheur du territoire français, outremer inclus, et une de ses proies sous-marines. 

Cette semaine, découvrez le Grand cormoran et l’Anguille d’Europe 

Grand cormoran

© iStock

Le Grand Cormoran est un oiseau aquatique reconnaissable à son plumage noir aux reflets métalliques, son bec crochu et sa posture caractéristique lorsqu’il sèche ses ailes en les tenant déployées. Cet habile plongeur capture des poissons en apnée, jusqu’à plusieurs mètres de profondeur. En France, l’espèce est représentée par deux sous-espèces aux habitats distincts : Phalacrocorax carbo sinensis fréquente les cours d’eau et les lacs, tandis que Phalacrocorax carbo carbo se nourrit en mer et reste inféodée aux côtes rocheuses et aux falaises maritimes. Si les populations littorales sont bien établies et relativement stables, celles de l’intérieur des terres ont connu une expansion marquée depuis les années 1980, entraînant des controverses sur leur impact dans les exploitations piscicoles, et des mesures dérogatoires de régulation. 

L’Anguille d’Europe est un poisson au corps allongé et serpentiforme, dotée d’une peau lisse et visqueuse recouverte de fines écailles brun vert sur le dos et plus claires sur le ventre. Cette espèce au cycle de vie complexe naît dans la mer des Sargasses au large de l’Amérique du Nord avant d’entreprendre une longue migration transatlantique vers les rivières et les zones humides européennes et d’Afrique du Nord. Après plusieurs années passées en eau douce, elle amorce son voyage retour de plusieurs milliers de kilomètres pour retrouver sa zone de reproduction exclusive. La surexploitation, les obstacles à sa libre circulation (barrages, écluses), la pollution et les maladies ont provoqué un effondrement de ses populations, la classant aujourd’hui en danger critique d’extinction. De nombreuses mesures de conservation sont mises en place pour tenter de freiner son déclin, comme la restauration des corridors migratoires et la lutte contre le braconnage lucratif des alevins, appelés civelles, à destination du marché asiatique.